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1 à 2 % de la population touchée

Anorexie : une patiente sur dix décède prématurément

Par La rédaction

L’anorexie mentale reste l’affection psychiatrique avec la mortalité prématurée la plus élevée, selon une récente analyse.   

DURAND FLORENCE SIPA
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L’anorexie touche entre 1 et 2 % de la population mondiale, essentiellement les adolescentes et les jeunes femmes. Sa fréquence ne semble pas augmenter avec le culte de la minceur dans nos sociétés, en revanche, l’âge de révélation de la maladie est de plus en plus jeune. Les premiers diagnostics sont généralement portés vers 13 ans.

Ces troubles du comportement alimentaire sont des maladies graves. En effet, si un tiers des malades va guérir et qu’un autre va s’améliorer, un tiers des anorexiques va évoluer vers des complications graves comme une dénutrition sévère et/ou une dépression chronique.10 % de ces malades jeunes vont décéder de façon prématurée et en particulier par suicide. Un taux qui a été récemment remis en question.

Une équipe de chercheurs de Harvard a appliqué de nouveaux facteurs correctifs aux méta-analyses sur le suicide dans l’anorexie de façon à obtenir une image plus exacte de la mortalité au cours de ces troubles.
Dans la tranche d’âge des femmes de 15 à 34 ans, les anorexiques ont 5 fois plus de risque de mourir prématurément, quelle qu’en soit la cause, et le risque de suicide y est 18 fois plus élevé. Ceci représente, certes, une réduction de 50 % de la mortalité par suicide par rapport au données traditionnellement disponibles, mais cela reste une des causes les plus importantes de suicide au sein des affections psychiatriques. De plus, le taux de suicide semble d’autant plus élevé que l’âge des malades augmente.

Le suicide reste donc une crainte majeure au cours de l’anorexie mentale, d’autant que le suicide anorexique ne ressemble pas aux suicides des personnes souffrant de dépression. Il est brutal, il n’y a pas de préméditation et pas forcément de lettre d’explication pour les proches. Aucun prodrome ou signe avant coureur n’est donc repérable. Un des facteurs prédicteurs du suicide pourrait cependant être l’importance de la consommation d’alcool associée à l’anorexie. A contrario, un facteur protecteur contre le suicide semble être une hospitalisation préalable pour trouble psychiatrique.


La prise en charge de l’anorexie doit donc être la plus précoce possible. Elle doit être multifactorielle et associer un psychiatre et un généraliste pour le versant somatique. Une thérapie familiale peut également être proposée pour les plus jeunes et le suivi doit durer au moins un an au-delà de la disparition des troubles. 

Keshaviah A et al. Re-examining premature mortality in anorexia nervosa: a meta-analysis redux. Compr Psychiatry. 2014 Nov;55(8):1773-84. doi: 10.1016/j.comppsych.2014.07.017.

http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0010440X14001862