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Le sommeil réparateur

Par le Dr Jean-François Lemoine

MOTS-CLÉS :

Lorsque l’on visite un pays étranger, on est toujours surpris de constater que certains modes de vie sont totalement différents des nôtres… Et qu’apparemment, ceux qui les appliquent ne s’en portent pas plus mal ! Les Japonais par exemple, adeptes du riz et du poisson cru, pourraient peut-être nous inspirer. Ou les Britanniques, amateurs de repas fractionnés, et les Chinois, obsédés par leurs 30 minutes de gymnastique quotidienne.

Autant de coutumes ancestrales qui continuent à faire leurs preuves. Tout près de nous, il y a les Espagnols. Leur sens de la fête s’accompagne d’une pratique très répandue, celle de la sieste quotidienne. Une habitude que l’on prend d’ailleurs assez spontanément en vacances mais qui paraît totalement illusoire lorsque la vie professionnelle reprend ses droits.
De très sérieux chercheurs de Boston, aux Etats-Unis,  ont démontré que devant un travail qui finit par devenir impossible tant il est répétitif, il suffit d’une sieste d’une quarantaine de minutes pour pouvoir récupérer. Comme si la zone du cerveau mise à l’épreuve par le travail répétitif avait été régénérée par le repos.
C’est à la  célèbre université de Harvard qu’on doit une information qui ne va pas déplaire aux nombreux enfants qui se lèvent tard. En effet, si l’on prend deux groupes de volontaires et qu’on décide de leur apprendre un certain nombre de tâches, répétées douze heures plus tard afin d’évaluer leur capacité d’apprentissage, on s’aperçoit que ceux qui ont bénéficié d’une longue nuit de sommeil, entre les deux moments actifs, ont de bien meilleures performances que ceux qui ont dormi normalement, c’est-à-dire assez peu.

Et les performances sont encore meilleures si l’on ajoute à la nuit une bonne « grasse matinée ». L’explication tient probablement à l’existence d’une phase très riche de notre sommeil, que l’on appelle sommeil paradoxal, qui ne survient qu’en fin de nuit, et se trouve souvent « zappée » par les « lève trop tôt ». Sommeil paradoxal car jamais le sommeil n’a été aussi profond et le cerveau aussi éveillé.

On a coutume de dire qu’après la phase réparatrice – au sens réparation de notre corps – ce sommeil paradoxal est celui de la réorganisation du cerveau, donc de remémorisation des phases d’apprentissage.