Bracelet, tensiomètre, pèse-personne, stylo à insuline… La santé connectée est LE sujet porteur de nombreux espoirs en ce moment, aussi bien au niveau thérapeutique qu’économique. En 2013, les Français ont acheté trois millions d’objets (balances, montres, bracelets) pour un chiffre d’affaires de 64 millions d’euros, rappelle le Quotidien du Médecin. Si les professionnels et les patients plébiscitent leur usage, il n'est pas toujours évident de séparer le bon grain de l’ivraie. Le Conseil national de l’Ordre des Médecins (CNOM) publie justement un livre blanc dans lequel il présente six recommandations. L’objectif : « améliorer les pratiques, encourager le développement et exprimer une étique de la santé connectée ».
Une évaluation scientifique neutre
Le CNOM insiste sur la nécessité de « définir le bon usage de la santé mobile au service de la relation patients-médecins » et « promouvoir une régulation adaptée, graduée et européenne ». Les objets connectés devraient selon l'Ordre faire l’objet d’une « déclaration de conformité avec un certain nombre de standards » afin de protéger « la confidentialité et la protection des données recueillies », « la sécurité informatique, logicielle et matérielle », et la « sûreté sanitaire ».
Au-delà de la simple déclaration de conformité, le CNOM estime nécessaire « une évaluation scientifique […] neutre et menée par des experts sans lien d’intérêt avec les fournisseurs ». Le Conseil va même plus loin puisqu'il affirme que « dès lors que l’évaluation des applications et objets connectés aurait effectivement reconnu leurs bénéfices sur la santé individuelle et/ou collective, il serait cohérent d’envisager qu’ils soient pris en charge par la collectivité », c’est-à-dire qu'ils soient remboursés par la Sécurité sociale.
Garantir la protection des données de santé
La grande question des objets connectés demeure celle de l’utilisation des données de santé : il faut garantir leur protection et leur cryptage, c’est pourquoi le CNOM appelle à « veiller à un usage éthique des technologies de santé connectée ». Ce qui passe nécessairement par « l’éducation au numérique », qui concerne aussi bien les « citoyens pour des usages responsables et autonomes, mais aussi les entrepreneurs, qui ont tendance à méconnaître ou ignorer les cadres tant juridique (réglementation) que technique (interopérabilité). »
Dernière recommandation du conseil des Médecins : engager une stratégie nationale de e-santé, seule manière de garantir « les principes fondamentaux » : impératifs éthiques d’information du patient, de son consentement au partage de ses données personnelles et du respect de la confidentialité.