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QUESTION D'ACTU

Ebola : le répit déjà fini





Depuis le début de l'année, la pression semblait retomber. Les nouvelles semblaient même bonnes. Diminution du nombre de cas, début des essais cliniques pour des traitements et des vaccins ; après avoir tué plus de 8 900 personnes l'épidémie de fièvre hémorragique Ebola semblait enfin en recul.
Le bulletin publié par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) le 29 janvier annonçait le nombre de cas le plus bas depuis août 2014. La Croix rapporte même que le centre de soins de Guéckédou, épicentre guinéen de l'épidémie, était vide ce mardi ; pas un seul malade !

Une pénurie de patients qui a conduit à la suspension mardi de l'essai clinique en cours sur l'antiviral américain Brincidofovir. « Il n’est actuellement pas réaliste d'envisager de recruter suffisamment de patients (pour effectuer des tests et) tirer des conclusions quant à l'efficacité de ce remède »,
a justifié le Wellcome Trust, fondation britannique qui gère l'essai clinique en collaboration avec l'université d'Oxford et Médecins sans Frontières (MSF).


De son côté, l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) poursuit tant bien que mal un autre essai sur un antigrippal japonais, le Favipiravir, qui, « sans être un médicament miracle, pourrait avoir une certaine efficacité contre le virus Ebola », souligne La Croix. Un des médécins joint en Guinée par le quotidien prévenait : « Il n'y a pas de raisons d'arrêter pour l'instant. L'épidémie agit par yo-yo et n'est pas finie. »

Une déclaration prémonitoire puisqu'on apprenait mercredi dans la soirée, dans un communiqué de l'OMS, que 124 nouveaux cas avaient été répertoriés durant la dernière semaine du mois de janvier. Pour la première fois depuis 2015, les cas sont donc de nouveau en augmentation.

 

 

La nouvelle survient alors que le sentiment de répit qui régnait depuis quelques semaines avait sonné l'heure du bilan, tous les acteurs impliqués dans la gestion de cette épidémie sans précédent étant entrés sans une phase de mise au point. L'OMS avait fait son mea culpa officiel, et les langues se déliaient chez MSF, en proie à des querelles internes, comme le rapportait mardi le quotidien Libération dans son dossier consacré à Ebola.

 

Interrogé par Libération, Peter Piot, découvreur du virus Ebola, mettait en garde : « La situation n'est pas stable. Il va être très compliqué de dire quand ce sera fini, car une reprise commence toujours par une personne, il ne faut pas tout confondre ». C'est en effet ce qu'il s'était déjà produit au printemps 2014. Une flambée de nouveaux cas avait été répertoriée peu après qu'Alpha Condé, président de la Guinée, avait annoncé le recul du virus dans le pays.

 

« La résistance persistante des communautés, la progression géographique en Guinée et la large propagation en Sierra Leone, ainsi que [cette] hausse des cas montrent que la lutte [contre Ebola] se heurte encore à de sérieux défis », rappelait l'OMS mercredi dans son communiqué. Après bientôt un an d'épidémie, gouvernements, ONG et OMS devront encore attendre avant de faire le bilan. L'heure est aujourd'hui de nouveau à la mobilisation, pour éviter qu'après des semaines de répit, le virus de fasse de nouveau rage.

 

 

 

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