Si depuis le 1er février, l'Etablissement Français du Sang (EFS) n'a plus le droit de produire et de commercialiser du plasma thérapeutique, il garde la main sur le don du sang en France. L'EFS a tenu à couper court à toutes les rumeurs en publiant mercredi un communiqué dans lequel il précise d'emblée qu'« en France, le don de sang est un acte bénévole, volontaire et gratuit. Ce principe demeure et la loi n’a pas évolué sur ce point. »
« Quel que soit le don effectué (sang total, plaquettes, plasma), il est assuré par un opérateur unique, l’EFS, qui exerce sa mission en France métropolitaine et dans les DOM », selon le communiqué qui précise que « chaque jour, ce sont 10 000 dons qui sont collectés. »
L'Etablissement a également tenu a exprimé son opinion sur le fonctionnement actuel du don du sang : « La transfusion sanguine relève d’un service public. Son fonctionnement est et doit être un et indivisible. Ce modèle de collecte est la garantie pour les donneurs et les receveurs que d’un bout à l’autre de la chaîne transfusionnelle, les processus répondent aux mêmes normes, aux mêmes conditions, aux mêmes exigences. »
Une inquiétude pour l'avenir
Si l'Etablissement du sang met les choses au clair concernant les rumeurs d'une hypothétique rémunération du don du sang, un autre point inquiète davantage les salariés de l’établissement. Un rapport de l’IGAS sur la filière plasma, commandé par le ministère de la Santé, émet des recommandations qui n’augurent rien de bon.
Selon les syndicats CGT, CFDT, CFE-CGC et FO, ses auteurs proposent, en effet, de casser le monopole de la collecte et de permettre à une autre structure publique de prélever le plasma des donneurs.« Qu’en est-il des principes sécuritaires, instaurés à la suite de l’affaire du sang contaminé, de séparer le collecteur du fractionneur ? », s’interrogent les syndicats dans un communiqué. De fait, la séparation des deux organismes a été décidée en 1993 pour éviter tout conflit d’intérêt.
Depuis dimanche dernier, l'EFS ne peut plus produire ou vendre de plasma SD, un mélange de plasma de différents donneurs que l'on congèle et traite pour réduire la présence de virus, car ce produit est désormais considéré comme un médicament après une décision du Conseil d'Etat pour mettre la France en conformité avec la législation européenne. Cela signifie que seuls les laboratoires pharmaceutiques sont aujourd'hui autorisés à fabriquer ce produit.