La proverbiale porte est de nouveau claquée… et la colère des syndicats de médecins libéraux ne semble pas s’apaiser. Ils ont décidé de tous quitter le groupe de travail sur le service public hospitalier (SPH). Ils reprochent au ministère d’enliser volontairement les discussions.
L’Elysée avait repris le dossier pour apaiser les tensions autour du Projet de loi santé (PLS). La manœuvre n’a visiblement pas abouti. « L’ensemble des syndicats de médecins libéraux constate un blocage absolu concernant le SPH », déclarent dans un communiqué commun les principaux syndicats (1), qui soulignent avoir apporté des propositions concrètes.
Le blocage des compléments d'honoraire
« Le Ministère a continué délibérément à vouloir enliser les discussions sur des éléments annexes, sans vouloir venir sur le fond que représentent les compléments d’honoraires », pestent les présidents des syndicats. C’est un volet particulièrement délicat du dossier. En l’état, le Projet de loi santé met fin au droit de demander des compléments d’honoraires dans le secteur privé, mais le maintient pour les médecins hospitaliers publics exerçant dans le secteur privé.
Si les médecins libéraux s’accrochent si fermement à leurs principes, c’est surtout parce qu’ils craignent de perdre la main sur une partie des soins. Ils estiment que la réforme du service public hospitalier a pour finalité « d’exclure les praticiens libéraux des missions de service public. » Les syndicats ont d’ailleurs refusé les amendements proposés par le ministère de la Santé, qui menaçaient leur indépendance. « Les médecins libéraux attendent une réécriture profonde de ce projet de loi, pas qu’on les leurre », concluent les syndicats. Leur colère est donc loin d’être apaisée.
(1) Confédération des Syndicats Médicaux Français (CSMF), Syndicat des Médecins Libéraux (SML), Fédération des Médecins de France (FMF) et le Bloc, syndicat des chirurgiens libéraux