L’Insee a produit une grande étude sur l’emploi et les revenus des travailleurs indépendants, et les médecins ont évidemment été scrutés à la loupe par les chercheurs. Si en moyenne, en 2011, les revenus bruts des médecins étaient de 106 140 euros, on observe une grande disparité entre les généralistes, avec 82 020 euros de revenus en 2011, et les spécialistes et leurs 133 460 euros de revenus en moyenne cette année-là.
Ces résultats cachent des détails encore plus complexes : les anesthésistes et les radiologues, avec plus de 189 000 euros déclarés, ont des revenus deux fois plus élevés que les dermatologues, les pédiatres ou les psychiatres, spécialités situées au bas de l’échelle des revenus, à un niveau proche de celui des généralistes.
Ces disparités s’expliquent par le fait que la part des médecins exerçant en secteur 2 est très variable. Si un quart des médecins libéraux exercent en secteur 2, ils sont 41% chez les seuls spécialistes. Même au sein des spécialistes, les chiffres varient, de 13 % pour les radiologues radiologues à 79 % pour les chirurgiens.
Disparités entre jeunes médecins et leurs aînés
L’étude de l’Insee établit aussi la différence entre les jeunes médecins (ceux qui sont installés depuis moins de 5 ans), et leurs pairs. Globalement, les revenus des médecins ont progressé entre 2005 et 2011 de 1,1 % par an en euros constants (+ 0,7 % pour les généralistes et + 1,3 % pour les spécialistes). A titre de comparaison, les revenus des jeunes médecins ont progressé, en euros constants, de 2 % pour les généralistes et de 11 % pour les spécialistes durant la même période.
Si les jeunes généralistes gagnent 15% de moins que leurs aînés, les revenus des jeunes spécialistes sont supérieurs de 6% à ceux de l’ensemble des spécialistes, la palme revenant aux jeunes ophtalmologues qui gagnent en moyenne 20% de plus que leurs aînés. Là encore, l’explication réside dans le choix du secteur 2. « Les jeunes sont beaucoup plus nombreux que leurs aînés à s’installer en secteur 2, quelle que soit la spécialité. Ainsi, six spécialistes sur dix se ont choisi le secteur à honoraires libres, alors qu’au total, en 2011, ce secteur concerne quatre spécialistes sur dix », expliquent les auteurs de l'étude.
Les disparités de revenus sont par ailleurs très marquées en fonction du sexe : quelle que soit la spécialité, les femmes perçoivent des revenus d’activité significativement inférieurs à ceux des hommes (de l’ordre d’un tiers).