Une femme guyanaise d'une quarantaine d'années est décédée dans la nuit de samedi à dimanche dernier, après avoir contracté le virus du chikungunya en Guyane, selon un communiqué commun de l’Agence régionale de santé (ARS) et de la préfecture.
Cette personne, « sans antécédents particuliers, s’est présentée aux urgences du centre hospitalier de Cayenne le 2 février […] où elle a été hospitalisée dans le service de l’Unité des Maladies Infectieuses et Tropicales, puis, devant la dégradation de son état clinique, en service de réanimation le 6 février », indique l’ARS. Une évacuation sanitaire de la patiente « vers le centre hospitalier de Fort-de-France a été décidée le 7 février, mais la patiente est décédée au cours de son transfert vers la Martinique », précise le communiqué.
11 877 cas depuis décembre 2013
Depuis l’apparition des premiers cas de chikungunya en Guyane, « on estime à 11 877 le nombre de cas, mais le nombre de nouveaux malades est stable », rappelle l’ARS. Le dernier point épidémiologique de la Cellule épidémiologique Antilles-Guyane publié début février indiquait que l'épidémie semblait « marquer le pas » fin janvier « avec un nombre de cas cliniquement évocateurs stables sur Cayenne et l'Ouest guyanais et des cas en diminution sur Kourou ».
« Depuis le début de l'épidémie en Guyane, nous avions déjà déploré une dizaine de formes sévères de la maladie mais aucune n'avait nécessité d'évacuation sanitaire, ni n'avait été fatale », explique l’agence.
« La mobilisation de chacun reste une nécessité pour agir contre l’épidémie », selon l’ARS, qui rappelle qu’il est « impératif de détruire les gîtes larvaires présents dans les domiciles et dans l' environnement, et éviter leur réapparition en vérifiant régulièrement les vases, les gouttières, les pneus, et les déchets. »
« Vous protéger des piqûres de moustique, c’est protéger votre entourage »
Voyageurs comme habitants de la Guyane sont incités à se protéger des piqûres par l’installation de moustiquaires, le port de vêtements longs et l’utilisation de produits répulsifs ou insecticides. « Vous protéger des piqûres de moustique, c’est protéger votre entourage », précise l’ARS, puisque le moustique transmet le virus après avoir piqué une personne déjà infectée.
Pour rappel, le chikungunya se manifeste par de fortes fièvres, migraines, douleurs musculaires et articulaires qui peuvent persister plusieurs mois à plusieurs années. Cette infection ne peut être ni traitée, ni prévenue par un vaccin. Il est important de consulter un médecin dès l’apparition des symptômes, car cela permet aux autorités de mettre en place les mesures d’isolement adaptées.