Chaque minute compte. Il faut aller très vite. La SMUR emmène à l’hôpital une patiente victime d’un accident vasculaire cérébral (AVC). Mais le neurologue qui va la prendre en charge est dans un autre établissement de santé, au centre hospitalier de Lens (Pas-de-Calais). Le spécialiste va pouvoir échanger avec la patiente via une caméra et un ordinateur. C’est cela la télémédecine !
A distance
Le ministère de la Santé et le Collectif interassociatif sur la santé (Ciss), qui regroupe des associations de patients et d’usagers, viennent de lancer une campagne à destination du grand public pour faire connaître cette nouvelle pratique médicale, qui permet, via les nouvelles technologies, d’établir un diagnostic à distance, de suivre un patient à risque, d’établir une prescription, de réaliser des prestations ou des actes médicaux, de requérir un avis spécialisé…
La vidéo de cinq minutes disponible sur internet présente trois projets particulièrement exemplaires, Télé AVC Artois-Hainaut avec le CHU de Lens, mais aussi le suivi clinique à domicile (Scad) de patients insuffisants cardiaques avec le CHU de Caen (Calvados), et la prise en charge de patients détenus au sein d’une unité sanitaire avec les hôpitaux de Lannemezan (Hautes-Pyrénées).
Elle met en avant les atouts de la télémédecine : rapidité d’action, égal accès aux soins pour les personnes isolées ou vivant dans des régions à faible démographie médicale, accès à des technologies de pointe… Le tout en préservant l’anonymat et la confidentialité, et avec l’accord du patient.
Lever les craintes
Si les Français ont conscients de l’intérêt de la télémédecine, « une partie importante (…) considère qu’un entretien médical ou une consultation requièrent une proximité physique et un contact direct, au risque dans le cas contraire d’altérer la qualité de la relation soignants-soignés », justifient le ministère de la Santé et le Ciss. La vidéo veut ainsi répondre à leurs craintes et lever les éventuels obstacles au déploiement de la télémédecine.
Selon le dernier recensement du ministère de la Santé, il existe en France 331 projets de télémédecine, dont 169 réellement opérationnels. Plus des trois quarts des projets concernent la téléconsultation ou la téléexpertise. Les pathologies les plus prises en charge sont l’insuffisance cardiaque et rénale, mais aussi l’AVC et les plaies chroniques.
Expérimentations dans 9 régions
La télémédecine est encore très adossée à des hôpitaux. Pour favoriser son développement en ville et dans les maisons de retraite, neuf régions ont été sélectionnées à la mi-2014 pour des expérimentations. Il s’agit de l’Alsace, de la Basse-Normandie, de la Bourgogne, du Centre, de la Haute-Normandie, du Languedoc-Roussillon, de la Martinique, des Pays-de-la-Loire et de la Picardie.