Vaccination, prescription, pratiques avancées… les infirmiers souhaitent que la Loi de Santé « fasse évoluer leurs champs de compétence pour mieux prendre en charge les 17 millions de personnes souffrant de pathologies chroniques en France. » Avant même l’entrée en matière des dispositions qui seront débattues au Parlement en avril, une enquête (1) de l'Ordre National des Infirmiers (ONI) révèle l’opinion plutôt partagée des infirmiers sur l'état actuel du texte. Ils sont par exemple 45 % à porter un jugement plutôt négatif dessus. Et plus d’un tiers d’entre eux s’y disent aussi indifférents.
Contre la vaccination des pharmaciens
Dans son dernier communiqué de presse, l'ONI écrit « il faut autre chose que des mesures de circonstances comme la vaccination par les pharmaciens d’officine qui est rejetée par 91 % des répondants ». Il rajoute : « mieux formés à cet acte que les pharmaciens et se déplaçant au domicile des patients, les infirmiers souhaitent que leur droit à vacciner sans prescription médicale (70 %) soit élargi alors qu’il reste aujourd’hui limité à la grippe. »
Autre combat des infirmiers, ils sont aussi plus de 90 % à estimer que l’élargissement de leur droit de prescription est une nécessité : antiseptiques, antalgiques, lits médicaux, etc. « Des propositions portées par l’Ordre infirmier depuis plusieurs années déjà », rappelle l'organisation.
Du lobbying auprès des parlementaires
« Les infirmiers demandent aujourd’hui aux députés d’aller plus loin en reconnaissant leur rôle dans les domaines majeurs de la prescription et de la vaccination, qui est un enjeu crucial pour nos patients. Nous avons d’ores et déjà commencé notre travail de sensibilisation des parlementaires pour apporter à la loi les changements nécessaires que l’Ordre porte depuis plusieurs années, » conclut Didier Borniche, président de l'Ordre National des Infirmiers.
(1) L’enquête a été menée en ligne par l’Ordre national des infirmiers auprès de tous les infirmiers inscrits. 12 125 professionnels infirmiers salariés et libéraux ont répondu entre le 31 janvier et le 9 février 2015.