Dans son dernier rapport publié il y a quelques jours, l'Institut national du cancer (INCa) indiquait que, pour certains cancers, le taux de survie à cinq ans dépasse les 95 %. Pourtant, guérison ne rime pas toujours avec fin du combat pour les anciens malades. Ces derniers réclament depuis longtemps le droit à l'oubli.
François Hollande met la pression sur les banques
La demande émane notamment des associations de patients mais aussi de François Hollande qui l'avait promis récemment lors de la présentation du nouveau Plan cancer 2014-2019. Le Président de la République avait à cette occasion dénoncé la « fatalité » qui pèse sur beaucoup d'anciens malades qui, une fois guéris, ne parviennent pas à obtenir de prêts bancaires.
Concrètement, le Chef de l'Etat veut que les assurances et les banques cessent de demander dans leurs questionnaires si leurs clients ont eu un jour un cancer.
Un bouleversement lorsqu'on sait qu'actuellement, même des années plus tard, il est difficile voire impossible pour ces personnes d'obtenir une assurance pour couvrir un prêt bancaire. Les établissements qui acceptent en profitent pour imposer à ces clients des taux 10 fois supérieurs aux tarifs standards.
Une avancée pour les enfants malades
Face à cette injustice, des négociations sur ce sujet vont être lancées, et en cas d'échec, François Hollande menace déjà de passer par la loi. Interrogée mercredi dernier sur RMC, le Pr Agnès Buzyn, présidente de l’Institut national du Cancer, confiait « cette annonce est une avancée majeure notamment pour les enfants qui ont été traités pour un cancer et qui luttent pour obtenir un emprunt quinze ou vingt ans après la rémission de la maladie. »
Les assurances contestent ces chiffres
De son côté, la Fédération française des sociétés d'assurances souligne que la convention dite "Aeras" mise en place en 2006 leur permet de fournir une proposition d'assurance à 97 % des demandeurs en quête d'une assurance pour leur prêt bancaire.
Des chiffres que les associations de patients ne contestent pas, mais qui masqueraient selon elles une bonne partie de la réalité. Car dans 70 % des cas, les propositions faites comprennent des surprimes, jusqu'à 1 000 %, rapportait il y a quelques jours un témoin dans La Croix. Parfois, c'est aussi une couverture incomplète des risques qui est proposée. Et 3 % des demandeurs essuient un refus.