Ce matin, les médecins vont passer un sale quart d’heure en Conseil des ministres. Le ministre de la Santé va présenter le calendrier des négociations pour encadrer les dépassements d’honoraires et faire la chasse au abus. Pour apporter de l’eau à son moulin, l’assurance maladie vient de publier la cartographie des dépassements d’honoraires dont la presse se fait largement l’écho. Le Parisien relève que, depuis 2003, le revenu moyen des honoraires des spécialistes lié aux dépassements a bondi de 47%.
De son côté, le journal le Monde observe que « la santé n’a pas le même prix d’une région à l’autre ». Dans des dizaines de départements, relève le quotidien, moins de 50% des poses de prothèses de hanche et moins de 40% des opérations de la cataracte sont facturées sans dépassement. Idem pour la chirurgie viscérale ou orthopédique et pour la cardiologie. Autrement dit, le reste à charge des assurés explose. Et la situation ne va pas en s’améliorant. En 2011, écrit Laetitia Clavreul, la journaliste du Monde, « seuls 41% des spécialistes pratiquaient des dépassements d’honoraires mais c’était le cas de 60% des nouveaux installés. Et plus particulièrement de 82% des nouveaux gynécologues, de 75% des anesthésistes ou de 67% des ophtalmologues ».
Le 25 juillet, les médecins, l’assurance maladie, et les assureurs se réunissent pour stopper cette dérive des dépassements. Mais Marisol Touraine a prévenu : faute d’un accord satisfaisant, le gouvernement tranchera. Et, au cas où les partenaires n’auraient pas compris le message, le ministre a rappelé ses conditions sur France Info : faire en sorte que les spécialistes concernés « respectent un certain nombre de règles et ne s’installent pas là où il y a déjà beaucoup de médecins ». Une menace à peine voilée contre liberté d’installation des médecins.
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