La Pitié-Salpêtrière doit « améliorer la protection de ses employés contre les rayonnements émis par les appareils de radiothérapie et d'imagerie », selon l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN), qui a effectué une visite dans les locaux du plus grand établissement de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris en octobre dernier.
Dans sa lettre d’inspection, l’ASN déplore ainsi « un contraste entre d'une part des moyens matériels et technologiques importants (...) et d'autre part, des moyens humains consacrés à la radioprotection insuffisants pour répondre à l'ensemble des exigences réglementaires».
Pas de suivi médical, dosimètre non porté…
En effet, à l’issue de son inspection, l’ASN a observé de « nombreux écarts (par rapport à la règlementation) dans le domaine de la radioprotection des travailleurs », et ce, « de façon répétée et dans plusieurs services».
Parmi les entorses à la réglementation, l’Agence cite un suivi médical des médecins « non assuré », une évaluation des risques et des analyses de poste insuffisamment mises à jour, des dosimètres « peu portés » au bloc opératoire ou encore des formations à la radioprotection « très insuffisantes ».
D’ailleurs, les blocs opératoires sont « les services concentrant le plus grand nombre d'écarts et où la culture de la radioprotection est la moins présente », écrivent encore les auteurs de ce rapport.
Des difficultés de coordination
Selon l’ASN, cette situation est liée à des difficultés de coordination entre services de soins, unités transversales (radioprotection et radiophysique) et la direction, dans cet établissement parisien de 33 hectares.
Concernant la protection des patients, l'ASN invite l'hôpital à « poursuivre ses efforts et les actions engagées », notamment en ce qui concerne l'estimation des doses délivrées qui « devront être systématiquement reportées dans les comptes rendus opératoires ».
Les inspecteurs relèvent également que la réglementation est respectée de manière satisfaisante en ce qui concerne la protection de l'environnement, même si des améliorations sont requises «dans la gestion des déchets et des effluents issus des installations de recherche ».