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En développement au Canada

Tatouages : les effacer grâce à une crème

Par Julie Levallois

Plutôt qu’une opération au laser, une crème pourrait suffire à faire disparaître l’encre d’un tatouage. C’est ce qu’annonce un jeune chercheur canadien, à l’origine de ce produit.

REVELLI-BEAUMONT/SIPA

Une étoile, un cœur ou encore le prénom de l’être aimé… Les Français sont nombreux à céder à l’attrait du tatouage. Mais cette marque permanente peut devenir gênante après une rupture ou avec les années. La seule manière de la retirer est le laser. Mais cette méthode, en plus d’être douloureuse, laisse des cicatrices. Alec Falkenham, doctorant canadien de 27 ans, détient peut-être la solution. Dans une interview accordée à la radio canadienne CBC, il explique avoir créé une crème qui pourrait effacer l’encre sous la peau.

 

Utiliser le système immunitaire

Lorsqu’une personne se fait tatouer, l’encre est injectée sous la peau. Une réaction inflammatoire se produit : les macrophages capturent l’encre. Certaines cellules l’entraînent jusqu’aux ganglions lymphatiques, d’autres restent sur la zone tatouée, ce qui rend le tatouage permanent. La crème développée par Alec Falkenham met à profit cette réaction. 

« Nous tirons avantage du fait que ces cellules aiment manger les choses. Nous avons créé un système de délivrance des médicaments qui est capable de pénétrer sous la peau », explique-t-il au micro de CBC. « Au moment d’atteindre la zone où l’encre est déposée, ces macrophages récupèrent le médicament, tuent les cellules et libèrent l’encre, ce qui relance la réaction immunitaire. » L’encre libérée est ensuite entraînée jusqu’aux ganglions lymphatiques.

 

Des essais chez le cochon

La crème développée par le doctorant canadien contient un médicament approuvé par l’Agence de sécurité du médicament américaine (FDA) : les bisphosphonates. Il s’agit d’un traitement utilisé notamment dans l’ostéoporose. L’application en crème évite les cicatrices du laser, la brûlure. Elle devrait même éviter l’inflammation, selon Alec Falkenham. 
Pour le moment, l’équipe canadienne tente de déterminer combien d’applications sont nécessaires pour faire disparaître un tatouage. Pour cela, des essais sont réalisés sur des cochons, dont les oreilles sont tatouées. Cet animal a été choisi car il s’agit du meilleur analogue de la peau humaine.