Tu t'es vu quand t'a bu ? Réponse : LOL, mort de rire! Cela pourrait être le résumé de travaux scientifiques publiés vendredi dans Alcoholism : Clinical & Experimental Research.
70 vidéos
Les chercheurs ont étudié l'impact de 70 vidéos YouTube les plus populaires et pertinentes sur l'abus d'alcool, ayant été visionnées plus de 330 millions de fois. Elles duraient environ quatre minutes, impliquaient des hommes dans la plupart des cas (89%, contre 49% pour les femmes).
Au total 44% des vidéos faisaient référence à une marque d'alcool. Les alcools forts étaient les plus représentés, suivis par la bière, puis par le vin et le champagne. Les chercheurs s'interrogent d'ailleurs sur les raisons de cette plus grande représentation des alcools forts. En effet la majorité de ces vidéos sont américaines et la bière est la boisson alcoolisée la plus consommée aux Etats-Unis. Mais les personnes qui postent les vidéos ou les regardent pourraient être plus intéressées par les effets de teneurs élevées en alcool.
Humour dans 79% des vidéos
Dans ces vidéos, l'abus d'alcool y était souvent présenté (dans 86% des cas). En revanche, seulement 7% des vidéos faisaient référence à la dépendance à l'alcool ou à l'état de manque. L'humour était associé à la consommation d'alcool dans 79% des vidéos et des voitures étaient présentes dans 24% des vidéos.
En moyenne les vidéos ont généré de 300 à près de 23 000 « like » (1 650 en médiane) contre seulement 14 à 1 250 « dislike » (33 en médiane). Il y avait plus de « like » que de « dislike » quand l'humour était présent et plus de sentiment positif quand une marque d'alcool était mentionnée, en cas de présentation d'un alcool fort et quand la vidéo faisait appel à l'attractivité physique.
Parents, professeurs, pouvoirs publics
Les chercheurs mettent en garde contre l'impact négatif de ces vidéos sur les jeunes. Les parents et les professeurs ont un rôle important à jouer selon eux pour développer l'esprit critique des jeunes face à ces vidéos. Enfin les chercheurs invitent les pouvoirs publics à se saisir de ce média populaire et pas cher pour faire passer des messages sanitaires sur les effets de l'alcool.Mais il faudra cependant faire preuve de beaucoup de créativité, préviennent les chercheurs, pour concurrencer les films valorisant la consommation d'alcool.