La pharmacie en ligne n’est pas entrée dans les mœurs des Français. Autorisée depuis 2013, la vente sur Internet de médicaments sans ordonnance génère encore une forme de méfiance, selon un sondage Harris Interactive pour le site 1001pharmacies.com.
Ce site Internet de vente de médicaments a, en effet, souhaité sonder les habitudes des Français en matière de consommation de médicaments, d’achats en ligne ou encore de fréquentation des pharmacies. Une manière, probablement, d’orienter sa stratégie marketing. Mais pour attirer les clients sur Internet, il y a encore du travail.
Champions de l’automédication
Premier constat : les sondés sont très nombreux à pratiquer l’automédication. Ainsi, 93 % d'entre eux déclarent réutiliser les médicaments se trouvant déjà dans leurs placards. Les raisons évoquées sont le gain de temps, la praticité et les économies réalisées. Ce phénomène pourrait toutefois décliner avec le passage au médicament vendu à l’unité, actuellement en expérimentation dans quatre régions de l’Hexagone.
En outre, 84 % des personnes interrogées se passent d'un avis médical et achètent eux-mêmes leurs médicaments sans prescription. Cette tendance montre que « les Français deviennent de plus en plus autonomes sur la gestion de leur santé », croient savoir les auteurs du communiqué. Ou, tout simplement, qu’ils n’ont pas le temps d’aller chez le généraliste pour un paracétamol.
Pour ce site Internet, ces chiffres représentent une aubaine : toutes les conditions sont réunies pour un marché florissant. D’autant plus que « seulement 38 % des Français fréquentent de façon régulière les pharmacies pour acheter leurs médicaments ; 62 % de Français ne se rendent dans une pharmacie que quelques fois par an voire même jamais », selon les calculs de l’institut de sondage.
Doutes sur la provenance et la qualité
Mais cela ne signifie pas pour autant que les consommateurs se ruent sur la vente en ligne. D’abord parce qu’ils connaissent mal ce nouvel accès aux médicaments – un sondé sur quatre ignore que l’achat sur Internet est autorisé. De plus, ils ne lui font pas confiance.
En effet, la majorité des personnes interrogées (56%) n’est pas prête à acquérir ses médicaments sans passer par l’officine. Outre l’absence de conseils, la principale raison évoquée est le manque de fiabilité quant à la qualité et la provenance des produits vendus en ligne.
Les Français n’ont d’ailleurs pas complètement tort de se méfier. Sur Internet, un médicament sur deux proposé serait contrefait, selon l’Organisation Mondiale de la Santé. Toutes les classes thérapeutiques sont concernées - antibiotiques, anti-allergiques ou encore anticancéreux.
Peinture, mort aux rats…
Dans la plupart des cas, la molécule est remplacée par du sucre ou des substances inoffensives. Mais les contrefaiseurs peuvent aussi ajouter des produits toxiques (peinture en guise de colorant, mort aux rats…).
Quelques semaines après la parution du décret légalisant l’existence pharmacies en ligne, le gouvernement a ainsi lancé une campagne pour aider les internautes à limiter les risques. Une liste des sites français autorisés à vendre des médicaments est disponible sur le site du ministère de la Santé.