Opération des amygdales, des végétations… De nombreuses interventions sur les enfants sont réalisées sous anesthésie générale. Un groupe d’anesthésistes et toxicologues lance l’alerte dans le New England Journal of Medicine. Les produits anesthésiants pourraient être toxiques pour le cerveau en développement des plus jeunes.
Des chercheurs de l’université de Toronto (Canada) ont passé en revue les études portant sur les effets neurotoxiques des médicaments anesthésiants. Certains travaux sur l’animal ont mis en évidence des séquelles sur le cerveau et des déficits comportementaux sur le long terme.
D’autres recherches ont suggéré qu’il existe chez l’enfant une corrélation entre des troubles cognitifs, comme des difficultés d’apprentissage, et le fait d’avoir reçu des anesthésiants. Les tout-petits (1-3 ans) seraient les plus à risque de présenter des séquelles.
« On suppose, en général, que les anesthésiants sont sûrs pour les enfants, mais notre analyse soulève quelques inquiétudes », précise le Pr Beverley Orser, qui a mené la méta-analyse. Les causes de l’opération, comme un traumatisme ou une maladie, sont à prendre en compte. Mais les résultats sont, selon les cherchuers, assez solides pour maintenant lancer des essais ciblés. « C’est le seul moyen de déterminer si ces médicaments ont un impact sur le cerveau en développement des enfants, et lequel », martèle la chercheuse. Un panel d’experts a déjà recommandé d’éviter l’anesthésie chez l’enfant de moins de trois ans lorsque cela est possible.
Un autre programme, SmartTots, rassemble des experts du monde entier. Il prévoit de lancer des essais cliniques pour mettre au point une méthode qui minimise les séquelles des anesthésies chez l'enfant.