Les médecins seraient-il sur le point de gagner la bataille du tiers payant généralisé ? Oui, révèle aujourd’hui le journal Les Echos qui sent « un parfum de capitulation » de la part du gouvernement. Depuis trois mois, les professionnels de santé ferraillent pour faire supprimer cette disposition du projet de loi santé qui doit être examiné par les députés à partir du 17 mars.
Elle vise à dispenser les assurés de faire l’avance des frais lors des consultations. A charge pour le médecin de se faire rembourser directement par la caisse d’assurance maladie.
Or, le calendrier n’est guère favorable à Marisol Touraine, observe le quotidien économique. La ministre de la Santé se retrouve même prise en étau.
Le 15 mars, lors des manifestations unitaires, les blouses blanches vont faire entendre leurs revendications dans toute la France. Le 22 mars, les Français votent pour les élections départementales. Et, d’ores et déjà, le parti socialiste s’attend à une déroute mémorable. Inutile donc d’en rajouter.
D’autant que, derrière la bataille idéologique que mènent les médecins, la généralisation du tiers payant bute sur de réels obstacles. Le taux de tiers payant des libéraux s’élève déjà à 35 %, rappelle le journal. Et les médecins doivent faire face à des retards de paiement de la sécurité sociale, voire des rejets. Ces derniers s’élèvent à 1,6 % chez les généralistes et à 1,9 % chez les spécialistes. L’administration a beau faire valoir que cette réforme ne va pas conduire à de « la bureaucratie soviétique », les médecins semblent échaudés.
Enfin, un tel système multiplierait le nombre d’interlocuteurs pour le professionnel : la sécurité sociale, mais aussi toutes les mutuelles et les assureurs pour la partie complémentaire. Ces derniers promettent de créer une plateforme commune pour le tiers payant. Oui, mais voilà, commente le journaliste des Echos, « l’exécutif n’a aucune envie de les laisser « s’immiscer » dans le système. »