L’activité physique, quelle que soit son intensité, est bénéfique chez les personnes obèses. Mais chez les personnes à risque de diabète, opter pour une activité plus soutenue améliore la tolérance au glucose. C’est la conclusion d’une étude parue ce 2 mars dans la revue Annals of Internal Medicine.
4 cm de tour de taille en moins
300 adultes souffrant d’obésité abdominale ont pris part à cette étude menée aux Etats-Unis. Ils ont été répartis en quatre groupes, dont le premier a servi de contrôle. Les autres participants ont dû pratiquer une activité physique intense de courte durée, intense de longue durée, ou modérée de longue durée. Les séances ont eu lieu cinq fois par semaine pendant 6 mois. Elles ont été complétées par une alimentation équilibrée.
Au terme de l’étude, l’exercice physique a permis une diminution du tour de taille d’environ 4 cm dans les 3 groupes. La perte de poids était aussi répartie de manière équivalente. En revanche, seuls les participants dont l’activité était intense ont vu leur tolérance au glucose s’améliorer.
Selon le Pr François Carré, cardiologue au CHU de Rennes (Ille-et-Vilaine) contacté par pourquoidocteur, un tel résultat véhicule un message important. « Il faut absolument que les personnes qui présentent un surpoids fassent de l’activité physique. En faire au moins une partie de manière intense est plus efficace que marcher doucement », souligne ce spécialiste du sport.
Ecoutez le Pr François Carré, cardiologue à Rennes : « L’activité physique intense améliore la capacité physique. On a un meilleur effet. »
Comment mesurer l'intensité de l'activité physique ? Un outil de mesure simple permet de dresser la barrière entre un exercice physique d'intensité modérée ou intense. « Avec l'activité modérée, vous n'êtes pas vraiment essoufflé. Vous pouvez parler, répondre aux questions. Parfois vous coupez votre respiration, mais vous êtes capable de parler. Avec l'activité intense, vous sentez que l'essoufflement devient désagréable, que vous allez hacher votre conversation de manière importante. Cette évaluation est intéressante, car n'importe qui peut le faire, même seul », détaille le Pr François Carré. |
Moduler l’intensité de son activité
Dans le cadre de cette étude, les participants ont pratiqué 40 minutes d’exercice physique par jour. Soit 10 minutes de plus que les recommandations officielles, ce qui a permis la perte de poids. Mais on note un taux d’arrêt plus élevé chez les membres du groupe « activité physique intense. » Aux yeux du Pr Carré, ce résultat est riche de sens, puisque l’objectif est de maintenir l’activité physique sur le long terme.
Ecoutez le Pr François Carré, cardiologue à Rennes : « Si on veut être efficace, il faut accepter de se faire violence. Avec 5 séances par semaine, on peut avoir 3 intenses et 2 modérées. »
Corser un peu son activité physique n’est pas seulement bénéfique pour la santé cardiovasculaire. De récentes études ont montré que la dépense de calories augmente pendant et après l’exercice. « Quand vous avez fini votre exercice, l’organisme remet des mécanismes en place, et il dépense des calories pour cela », explique François Carré. « Si une personne en surpoids se lève 3-4 minutes, 15 fois dans la journée, et marche un peu vite, pendant le quart d’heure qui suit, elle dépensera plus de calories. C’est toujours rentable de faire un exercice un peu plus intense. »