Comment se portent les droits des malades en France ? C'est la question à laquelle répond le dernier Baromètre 2015 (1) du CISS (2) publié ce mercredi. Côté résultats, le Collectif se félicite que 80 % de nos concitoyens considèrent que leur droit à l’accès aux soins est bien appliqué.
Néanmoins, le Ciss avertit que ces bons résultats ne doivent pas « occulter les mesures concrètes que nous devons avoir le courage de prendre collectivement pour répondre aux difficultés que rencontrent les 20 % restants. »
L'avance des frais, un motif de renoncement aux soins
Sur ces difficultés justement, le CISS insiste sur l'importance de la mise en place du tiers-payant généralisé. Le but, répondre aux 25 % de Français qui (dans le baromètre) avouent avoir déjà renoncé à la consultation d’un médecin en raison de son coût. De plus, 17 % de nos concitoyens ont déclaré avoir déjà renoncé à consulter du fait de l'obligation d'avancer le montant de la consultation.
Une part qui atteint même 25 % pour les – de 35 ans ou chez les personnes ayant un revenu inférieur à 1.500 euros/mois. Face à ces résultats, Christian Saout, secrétaire général du CISS, s'inquiète de l'éventuel renoncement de la ministre de la Santé à généraliser le tiers-payant.
Ecoutez Christian Saout, secrétaire général du CISS : « Evidemment que ce possible recul sur le tiers payant nous inquiète. L'abandonner serait une nouvelle désastreuse pour les droit des malades. »
Les droit sur la fin de vie méconnus des patients
Autres chiffres de ce rapport, ceux sur les droits des malades en fin de vie qui restent parmi les moins connus et les moins bien appliqués d'après les personnes interrogées. Par exemple, 19 % des Français disent n’avoir pas connaissance du droit permettant de désigner officiellement une personne de confiance pour être accompagné tout au long d’une prise en charge et du droit à interrompre un traitement.
Par ailleurs, 21 % des Français affirment ne pas connaître le droit d'écrire des directives anticipées. Celles-ci permettent pourtant d'émettre des souhaits pour sa fin de vie. A ce sujet, Christian Saout pense que les rendre plus contraignantes aux médecins, comme le prévoit la proposition de loi Claeys/Leonetti sur la fin de vie, est une bonne chose.
Ecoutez Christian Saout : « On veut tous maîtriser nos vies, donc les rendre contraignantes aux médecins est une bonne chose. C'est qui est dommage c'est que ce droit est méconnu à cause de l'absence de grandes campagnes. »
Conseils de santé : le médecin devance largement le Net
Enfin, lorsque les patients souhaitent obtenir un conseil pour choisir un professionnel ou un établissement de santé, ils se tournent 9 fois sur 10, vers le corps médical. Seuls 8 % cosultent leurs proches, et Internet n’est cité que par 2 % des Français. Le CISS note aussi que l'intérêt pour le Net comme source d’informations en matière de santé se stabilise.
En chiffres, les Français restent en effet très sceptiques sur les possibilités que pourraient donner les informations disponisbles en ligne en matière d’autodiagnostic et automédication par exemple (31 %, stable).
Ecoutez Christian Saout : « Cela met en lumière la nécessité d'avoir un site d'informations santé de référence. Normalement la Loi de Santé doit apporter cette réponse car elle prévoit un portail...»
(1) Sondage LH2-BVA pour le CISS, réalisé les 19 et 21 février 2015 par téléphone auprès d’un échantillon de 1008 personnes, représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus.
(2) Collectif Interassociatif Sur la Santé