Améliorer la qualité de l’air est une priorité sanitaire. La pollution atmosphérique engendre des pathologies respiratoire et cardiaque. Elle aurait également des conséquences sur le développement neurologique et les fonctions cognitives. Publiée cette semaine dans PLOS Medicine, une étude espagnole renforce ces découvertes.
Les auteurs de l’étude sont partis du constat que beaucoup d’écoles primaires sont proches de routes au trafic routier important. Les enfants sont donc exposés quotidiennement à la pollution. Pour comprendre et mesurer ses effets sur le développement cognitif des écoliers, ils ont sélectionné 39 écoles situées, soit dans des zones très polluées, soit des zones moins polluées.
Au total, 2 715 enfants de 7 à 10 ans ont été suivis pendant 12 mois. Tous les 3 mois, ils passaient des tests de mémoire et d’attention sur ordinateur. En parallèle, des mesures de pollution à l’extérieur et dans les salles de classe les ont été effectuées.
Effets « durables »
Les enfants scolarisés dans les écoles hautement exposées ne réussissaient pas aussi bien les tests que les autres enfants. Ces résultats étaient constants tout au long de l’année et directement liés au niveau de pollution, selon les auteurs de l’étude. « Ces découvertes confirment que la pollution de l’air est une substance neurotoxique pour le développement du cerveau et soulignent que les écoliers de primaires sont à un âge vulnérable pour le développement des fonctions exécutives», expliquent-ils.
Ce retard de développement peut entraîner des retards d’apprentissage, des échecs scolaire ou une modification du comportement. Selon les chercheurs, les effets sur le long terme apparaitraient à la fin de la préadolescence et pourraient être « durables ».