C’est encore une bataille des prix qui retarde la mise à disposition d’un médicament. En janvier 2014, rappelle Christine Mateus dans Le Parisien, Marisol Touraine avait annoncé l’autorisation de mise sur le marché du Sativex pour les personnes atteintes de sclérose en plaques (SEP).
Ce spray nasal à base de cannabis est destiné à soulager les raideurs musculaires des patients qui ne répondent à aucun autre traitement antidouleur. 5 000 des 80 000 malades souffrant de SEP entrent dans cette catégorie, précise la journaliste. 22 pays ont déjà commercialisé ce spray? dont 18 en Europe.
Mais aujourd’hui, le directeur du laboratoire Almirall, qui distribue le produit, se dit « très inquiet » face aux contraintes administratives » et à « l’absence de volonté politique ». Pour Christophe Vandeputte, la mise à disposition du médicament est même menacée.
Comment expliquer ce revirement de situation en l’espace d’un an et demi ? A cause d’une affaire de gros sous, répond le quotidien. Le laboratoire avait demandé 440 euros, « le prix moyen européen », précise le directeur du laboratoire. Après négociations, le comité économique des produits de santé, qui détermine les prix, a proposé 56 euros ! Soit 17 % du prix initial.
Il faut dire qu’entre temps, la Haute autorité de santé, qui évalue le bénéfice du médicament et son apport par rapport à ceux déjà commercialisés, a émis un avis plutôt sévère : service médical rendu faible et amélioration du service médical rendu quasi inexistante.
La ministre de la Santé va donc devoir arbitrer entre l'analyse économique et la demande des acteurs de terrain. « Pour les patients qui ont épuisé toutes les options thérapeutiques, cette situation est incompréhensible », explique au journal Le Monde Catherine Mouzawak. Cette infirmière du Réseau SEP Ile-de-France Ouest, une association dédiée aux personnes atteintes de sclérose en plaques, résume l'avis de plusieurs spécialistes confrontés à des malades qui n'ont plus de solution pour calmer leurs douleurs.