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QUESTION D'ACTU

Le transport de malades dans le collimateur de la sécurité sociale





C’est un rituel bien rodé, une sorte de rendez-vous incontournable. Chaque année, l’Assurance maladie présente sa copie à son conseil d’administration. Le sujet ne change pas : comment rationaliser les dépenses sans rationner les soins. Si les ingrédients sont toujours les mêmes – sortie anticipée de l’hôpital, prescription des génériques, chasse aux gaspillages –, quelques variantes viennent épicer le plat.

En 2015, l’objectif est d’économiser 3 milliards d’euros sur trois, notamment en mettant de l’ordre dans les transports de malades. Entre les ambulances et les taxis, relève Matthieu Pelloli dans Le Parisien, la facture annuelle s’élève à 4 milliards d’euros. Elle aurait pratiquement doublé en dix ans, selon un rapport parlementaire. Son auteur, Pierre Morange, député Républicain des Yvelines, ne décolère pas : « Quand, dans les hôpitaux, je vois des secrétaires qui signent des bons de transport, ce n’est pas admissible », martèle-t-il dans les colonnes du quotidien.

En clair, le recours au transport sanitaire doit correspondre à une indication médicale précise, faire l’objet d’une prescription par le médecin et pas, comme le résume Pierre Morange, « pour éviter aux malades de payer le parking ! »

Et ce n’est pas tout. L’abus se double d’une combine onéreuse pour les deniers publics. « L’explosion de la facture (…) s’explique surtout par le recours accru aux taxis conventionnés par les Caisses primaires d’assurance maladie (CPAM) pour le transport de malades », relève le journaliste. La course coûte dans ce cas 25 % plus cher qu’un véhicule sanitaire léger (48 euros contre 31 euros en VSL).
Alors, des compagnies de VSL ont flairé la bonne affaire en élargissant leur offre de transport avec des taxis. « Un détournement de fonds publics », dénonce Pierre Morange.

Pour y mettre un terme, l’Assurance maladie propose d’aligner les tarifs des VSL et des taxis. Avec, à la clé, une économie de 547 millions d’euros sur trois ans. En attendant que les taxis Uber investissent ce marché, il sera intéressant de voir la façon dont les professionnels du transport des malades vont réagir à cette proposition. 

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