L’événement est plutôt rare, les sénateurs sont en phase avec leur temps. Au moment où Marisol Touraine lançait un numéro vert à l’occasion de la journée mondiale pour le droit à l’avortement, les élus du Palais du Luxembourg votaient une disposition autorisant les sages-femmes à pratiquer des IVG médicamenteuses.
D’abord supprimé par la commission des Affaires sociales, l’article a finalement été adopté à main levée en séance plénière, relève Le Parisien. « Une réponse de proximité parmi d'autres », a commenté la ministre de la Santé.
Si l’amendement conduisant à ce vote a été présenté par une sénatrice socialiste, Catherine Génisson, la droite n’y a pas fait obstacle. « Permettre aux sages-femmes de pratiquer l'IVG médicamenteuse permettra ainsi d'améliorer l'accès des femmes à ce type d'IVG en France, à proximité de chez elles », a commenté Fabienne Keller pour Les Républicains.
En 2013, 229 000 IVG ont été pratiquées en France. Ce sont les femmes de 20 à 24 ans qui ont été les plus concernées, soit deux fois plus que les femmes de moins de 20 ans.
Pourtant, chaque année, 6 000 d’entre elles se rendent à l’étranger parce qu’elles n’ont pas trouvé de solution de proximité dans des délais légaux.
Rappelons que l’IVG médicamenteuse est pratiquée jusqu’à la fin de la 5e semaine de grossesse, soit au maximum 7 semaines après le début des dernières règles. En établissement de santé, ce délai peut être prolongé jusqu’à 7 semaines de grossesse. Cette méthode « consiste à prendre deux médicaments, puis à vérifier que la grossesse est bien interrompue au cours d’une visite de contrôle », explique le site du ministère de la Santé. Jusqu’à présent, le premier comprimé devait être pris en présence du médecin au cours d’une consultation, le second lors d’une consultation ou à domicile.