Pour découvrir les innovations santé qui feront notre quotidien de demain, inutile de traverser l'Atlantique pour se rendre dans la Silicon Valley en Californie. La médecine du futur se prépare aussi aux portes de Paris.
Pour s'en convaincre, c’est dans le Bio Park de Villejuif (Val-de-Marne) que nous conduit aujourd’hui Claudine Proust. Dans cette pépinière d’entreprises, raconte la journaliste du Parisien, une start-up travaille sur une petite aiguille creuse qui pourrait soulager la vie de milliers de patients qui présentent des nodules suspects dans le sein, le foie et d’autres organes. Aujourd’hui, les médecins réalisent une biopsie pour savoir, au bout de plusieurs jours, si la tumeur est ou non de nature cancéreuse.
Avec l’aiguille développée en région parisienne, le diagnostic est réalisé en temps réel. Baptisée Probea, elle contient, non pas un liquide fluorescent, mais une fibre optique qui délivre un filet de lumière bleue. « Si on les excite — en l’occurrence avec cette lumière (…), les cellules du corps émettent naturellement une fluorescence, dont la concentration se modifie si le tissu est malin », explique le quotidien.
L’aiguille est guidée sous contrôle échographique, un logiciel analyse les données et le radiologue puis les patients sont fixés immédiatement.
Dans certaines circonstances, où la biopsie classique n’est pas concluante (comme dans les cancers du poumon) et donne lieu à des faux positifs, les chirurgiens retirent le nodule suspect. Dans 28 % des cas, ce dernier est bénin. Le dispositif Probea sera d’une aide précieuse.
L’innovation a été testée avec succès sur 58 patients et la prochaine cohorte réalisée dans le cadre de l’essai clinique comportera 244 personnes chez qui l’imagerie comporte un nodule suspect. Les concepteurs, Florian Chatellier, jeune ingénieur, et René Farcy, professeur de physique à Paris-Sud et chercheur au CNRS, espèrent commercialiser en routine leur technique dans les deux ou trois ans.