Quel rapport y a-t-il entre la station spatiale internationale (ISS), les déserts médicaux ou une gastro attrapée dans le métro ? A priori, aucun. Mais en fait, si ! Thomas Pesquet, spationaute français qui prendra part à la prochaine mission à bord de l’ISS, va « profiter » de son séjour en orbite pour réaliser quelques expériences de recherche. Parmi elles, plusieurs projets qui pourraient avoir des applications dans notre quotidien, rapporte Le Parisien.
Le 15 novembre prochain, Thomas Pesquet s’envolera pour 180 jours en orbite, à quelque 300 kilomètres de la Terre. Il sera ainsi le dixième spationaute français. Une lourde charge qui a nécessité une préparation intense. Lors d’une conférence de presse donnée fin août depuis la base de Houston, le Français avait rappelé que faire partie de l’équipage ne présumait en rien de ce qui lui serait confié une fois à bord. Notamment en ce qui concerne les sorties extra-véhiculaires.
Faute d’être sûr de pouvoir goûter à cette expérience hors du commun, Thomas Pesquet est en revanche assuré de profiter de sa mission pour mener quelques protocoles de recherche. Et les enjeux sont réels. Comme le rappelle Marc Lomazzi du Parisien, on l’a vite oublié et pourtant, sans recherche spatiale, pas de GPS, pas de micro-ondes… et pas de couches-culottes non plus ! La conquête spatiale mène à tout, y compris améliorer le quotidien des Terriens.
Comme le détaille Sébastien Barde, chargé de la mission au Cnes (Centre national d'études spatiales), Thomas va mener des expériences sur des surfaces dites intelligentes, censées empêcher la propagation des bactéries. « Ces surfaces intelligentes, ajoute-t-il, seront aussi très utiles dans les zones pathogènes comme le métro ou les ascenseurs. »
Le spationaute sera également chargé de tester un gilet connecté qui permet de suivre et de collecter en temps réel diverses données de santé. Un dispositif qui pourrait à terme s’avérer utile pour les personnes âgées, ou en situation de fragilité.
Au programme également, l’évaluation d’un échographe « intelligent » développé au Centre de recherche sur le cœur et les maladies vasculaires de Tours. Celui-ci peut être piloté à distance, ici en l’occurrence depuis la Terre. L’application première est bien entendu de permettre un meilleur suivi des astronaute durant leurs missions de plus en plus longues. Ceux-ci sont en effet formés pour pratiquer quelques examens médicaux de base, mais l’assistance d’un médecin à terre est souvent requise. Cependant cet échographe serait aussi utile dans les déserts médicaux. « C'est l'exemple parfait d'une technologie créée pour les besoins d'une mission spatiale et qui profitera à tout le monde », souligne Sébastien Barde.
Thomas Pesquet sera donc bien occupé durant ses 180 jours en apesanteur. Mais est-il prêt à gérer tous ces protocoles ? Lors de sa conférence de presse, il avait déclaré être prêt à 95 % » pour la plupart des tâches qu'il aura à accomplir, à l'exception des expériences médicales et physiologiques qui exigent encore beaucoup de tests préliminaires juste avant le départ, rapporte Tristan Vey dans Le Figaro. « Un ancien astronaute m'a confié qu'il y avait la moitié des choses qu'il avait faites auxquelles il n'était pas forcément préparé. Je me dis toujours que si quelque chose rate, ce ne sera pas de ma faute personnellement. Cela peut arriver, l'erreur est humaine », avait cependant confié Thomas Pesquet aux journalistes.