Le bisphénol A peut nuire à la santé. Dans un communiqué du 17 janvier, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) livre les résultats intermédiaires de sa réévaluation de la substance. « Nos experts ont identifié des dangers pour la santé associés à l'exposition au BPA », annonce le communiqué.
Une « préoccupation potentielle »
Le bisphénol A est un produit chimique souvent utilisé dans la fabrication de plastiques et de résines. Il peut migrer dans les aliments et boissons stockés dans des emballages qui en contiennent et est connu pour être un perturbateur endocrinien. L'Efsa reconnaît les « effets toxiques généraux » de la substance, mais avec modération.
Selon le rapport intermédiaire, l'exposition au bisphénol A est potentiellement nocive pour l'être humain : elle attaque le foie, les reins et les glandes mammaires. Les « effets possibles du BPA sur les systèmes reproductif, nerveux, immunitaire, métabolique et cardiovasculaire, ainsi que sur le développement de cancers (...) pourraient constituer une préoccupation potentielle pour la santé » mais une association est pour le moment jugée « improbable » par l'Efsa. Ils ne sont pour le moment que supposés chez l'homme, mais prouvés chez l'animal.
Diviser par dix les seuils tolérés
L'agence européenne relativise toutefois le danger du bisphénol A. Elle demande de diviser par dix les seuils tolérés d'exposition, pour atteindre 5 µg par kg de poids corporel par jour. Mais l'exposition actuelle serait inférieure à ce seuil. Par ailleurs, l'Efsa estime que « le risque sanitaire pour tous les groupes de population est faible, y compris pour les foetus, nourrissons et jeunes enfants ». L'avis final de l'agence sera rendu en mars prochain.
Le Canada l'a classé parmi les substances toxiques, mais les Etats-Unis l'autorisent. Pour mémoire, en Europe le bisphénol A est interdit depuis 2011 dans les biberons. Au 1e janvier 2013, l'interdiction a été étendue à l'ensemble des conditionnements alimentaires. Ce devrait être le cas pour tous les emballages alimentaires début 2015. D'ici là, l'Agence de sécurité sanitaire (Anses) recommande de réduire l'exposition au bisphénol A.