Un nouveau traitement pour les patients atteints de dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA) pourrait-il voir le jour bientôt ? C'est en tout cas ce qu'espère une équipe de scientifiques japonais qui affirme avoir mené la première greffe de cellules souches pour réparer la rétine d'une patiente atteinte par cette pathologie.
La patients sera suivie trois ans
Cette malade a participé au premier essai clinique portant sur la greffe de cellules souches IPS (pluripotentes induites) dans le traitement de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). Annoncé l’été dernier, l'essai pilote, mené au Japon, doit évaluer l'innocuité et la faisabilité de la transplantation de feuilles de cellules souches autologues, pluripotentes induites (iPS) dérivées de cellules de la rétine du patient.
L’intervention a eu lieu à l’Institut de recherche biomédicale et de l'Innovation (Kobe, Japon) et a duré 2 heures.
Elle a été menée par l'équipe de l'ophtalmologiste Yasuo Kurimoto qui a greffé à cette première patiente âgée de 70 ans, atteinte de la forme humide de la DMLA, une feuille de cellules souches (1,3 mm x 3 mm) dans l’espace sous-rétinien.
« L’intervention n’a pas entraîné de complications », ont précisé ces scientifiques devant la presse. Mais pour savoir si l'opération est un succès, il faudra attendre la fin de la période d’observation rapprochée qui sera d’un an. Puis la patiente sera encore suivi régulièrement durant 3 ans.
Une maladie qui touche 8 % de la population française
Pour rappel, la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA) est une maladie de l'œil qui résulte d'une détérioration graduelle de la macula, petite zone située au centre de la rétine qui permet de voir avec précision les détails et les couleurs. Cette dégénérescence due au vieillissement entraîne une perte progressive ou rapide de la vision centrale.
Elle est la première cause de handicap visuel chez les personnes de plus de 50 ans. Toutes formes confondues, cette maladie concerne environ 8 % de la population française, mais sa fréquence augmente largement avec l’âge : elle touche 1 % des personnes de 50 à 55 ans, environ 10 % des 65-75 ans et de 25 à 30 % des plus de 75 ans. Si l’on tient compte uniquement des formes tardives de la maladie, associées à une perte de la vision centrale, ces chiffres sont à diviser environ par deux.
« Mais dans les années à venir, compte tenu de l’allongement de l’espérance de vie, l’incidence de la DMLA ne va cesser de croitre », avancent les chercheurs français.