L’adolescence est un passage délicat. Près de 8 % des adolescents entre 12 et 18 ans souffriraient d’une dépression, et un tiers des adolescents dépressifs feraient une tentative de suicide. Des chiffres impressionnants mais face auxquels il est parfois difficile d’agir. Pour éviter de passer à côté de vraies dépressions, la Haute Autorité de Santé (HAS) publie donc ce matin, et pour la première fois, des recommandations.
Chez l'adolescent, la dépression passe en effet souvent inaperçue : il a des difficultés à exprimer ses sentiments, manifeste sa souffrance différemment des adultes. Surtout la frontière entre déprime passagère, étape classique à cet âge, et vraie dépression n’est pas forcément évidente. Et pour cause : il n’y a pas de symptôme spécifique de la dépression de l’adolescent.
Ecoutez le Dr François Bridier, président du collège de pédopsychiatrie : « [La dépression de l’ado est formée d’un] ensemble de symptômes, qui persistent, sont durables et sont très intenses : humeur dépressive, irritabilité intense, perte de plaisir, fléchissement scolaire, dévalorisation de soi-même etc. »
Si la prise en charge est délicate et variable selon la sévérité de la dépression, la famille a de toute façon sa place. Comme le précise la HAS, la famille " doit faire intégralement partie du processus de prise en charge dans la mesure où la dépression est souvent liée à une problématique relationnelle avec les parents." Sans les culpabiliser pour autant...