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Taux de césariennes : la France dans la moyenne de l'Europe

En Europe, il existe une grande hétérogénéité des pratiques de la césarienne. Une disparité marquant le manque de consensus européen.

Taux de césariennes : la France dans la moyenne de l'Europe SAURA PASCAL/SIPA

  • Publié le 11.03.2015 à 13h03
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Le taux de césarienne en Europe varie considérablement d’un pays à l’autre. Le plus fort se retrouve à Chypre où plus d’un accouchement sur deux se fait par césarienne, contre une naissance sur sept en Islande, pays où l’on en pratique le moins. Des disparités importantes révélées par une étude parue dans le British journal of obstetrics and gynaegologia (BJOG).

Pour établir ces résultats, les chercheurs de la City University à Londres ont analysé les données collectées par le projet Euro-Peristat auprès de 27 pays membres de l’Union Européenne, la Suisse, la Norvège et l’Islande. D’après cette étude, la moyenne européenne est d’environ 25 %. Bien loin des recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) qui préconise un taux de césarienne d’environ 15 %.

Des bons élèves au Nord
Les bons élèves sont les pays du Nord de l’Europe tel que la Finlande (16,8 %), les Pays-Bas (17 %), la Norvège (17,1 %) ou encore la Suède (17,5%). « Les données suggèrent qu’il existe des groupes de pays ayant des traditions en commun, cela expliquerait les similarités de pratique, tels que les faibles taux d’interventions dans les pays nordiques et les Pays-Bas », notent les auteurs.

Les mauvais élèves se situent plutôt à l’est et au sud de l’Europe comme l’Allemagne avec 31,3 %, l’Italie avec 38 % ou la Roumanie avec 36,9 %. En France, une femme sur cinq donne naissance par césarienne. Bien que le pays se situe dans la moyenne européenne, ces chiffres ne doivent pas faire oublier que cette pratique n’est pas sans danger.

En effet, cette intervention est réalisée lorsque les conditions pour la mère et l'enfant ne sont pas favorables à un accouchement par voie basse. Qu’elle soit réalisée en urgence ou de manière programmée, la césarienne se décide au cas par cas. Cet acte n’est pas anodin et présente des risques d’hémorragie, d’infection, de phlébite ou d’embolie pulmonaire. Par ailleurs, une césarienne peut entrainer des complications lors des futures grossesses.


Système de santé remis en cause
De nombreux facteurs ont contribué à l'augmentation du taux de césariennes dans le monde. L'amélioration des techniques d’obstétriques, la réduction du risque de complications postopératoires ainsi que la perception qu'ont les professionnels et les patientes de l'innocuité de cet acte. Des progrès liés à une organisation des systèmes de santé et à la formation des médecins et sages-femmes, aujourd’hui remis en doute par les chercheurs. Ils soulignent au passage que « peu de femmes avaient exprimé le souhait d’accoucher par césarienne. »

D'après les auteurs, « ces différences persistantes en Europe sont préoccupantes car elles pointent le manque de consensus autour de la meilleure pratique ». Ils expliquent que des recherches supplémentaires pour comprendre les raisons de ces différences de prises en charge sont nécessaires.

Disparités en France
La France connait, elle aussi, des disparités territoriales. Le taux de césariennes oscille de 2 % à 20 % selon les départements. C'est en Ile de France et dans le sud du pays que le plus grand nombre d'actes sont réalisés.

La HAS avait émis des recommandations de bonne pratique afin d’optimiser la qualité des soins et réduire le nombre de césariennes programmées à terme. Pendant deux ans, 165 maternités publiques et privées partout en France ont pris part à l’expérimentation. Les résultats, publiés en 2013, étaient mitigés : bien que les établissement s’étaient engagés à réduire le nombre de césarienne, aucune différence marquante n’avait été enregistrée. Le rapport mettait en évidence que les maternités privées y avaient plus souvent recours.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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