C’est un adage bien connu : le poisson c’est bon la mémoire, mais pas que ! Les chercheurs de l’Université de l’Alberta et de l’Université de Calgary, au Canada, ont démontré, dans une étude publiée dans la revue Physiologie appliquée, nutrition et métabolisme, que les recommandations de consommer au 200 mg d’acides gras oméga 3 par jour n’étaient pas suivies par une grande majorité de femmes enceintes et allaitantes.
Alors qu’au Canada et aux Etats-Unis, la recommandation pour tous les adultes, femmes enceintes comprises, est de consommer au moins 500 mg par jour, la Commission européenne recommande, elle, que les femmes enceintes et allaitantes consomment au moins 200 mg d’acide dicohexaéonoïque (DHA) par jour. Ce qui équivaut à consommer du poisson frais au moins deux fois par semaine.
L'étude a mis en évidence que, sur les deux milles femmes et leur nourrisson inclus dans l'étude, 27 % d’entre elles suivaient les recommandations pendant leur grossesse et seulement 25 % dans les trois mois suivant leur accouchement.
Ainsi, pour les chercheurs, le principal objectif était de « comprendre le lien entre l’état nutritionnel et la santé mentale de la mère pendant la grossesse et le développement de l’enfant ».
Des acides gras oméga 3 dans nos assiettes
La famille des acides gras polyinsaturés à longue chaîne (AGPI-LC) de type oméga 3 est grande. Elle comprend les acides eicosapentaénoïque (EPA) et les acides dicohexaéonoïque (DHA), que l’on retrouve dans les poissons gras, les œufs, ou encore les produits laitiers, mais aussi les acides docosapentaénoïque (DPA), que l’on retrouve dans les noix à coques, les huiles de colza, de soja ou encore de lin.
Une consommation à modérer
Comme le rappelle l’Agence nationale de sécurité des aliments (ANSES), consommer des acides gras omégas 3 au cours de la grossesse est « nécessaire au développement et au fonctionnement de la rétine, du cerveau et du système nerveux » du fœtus C’est pourquoi, il est recommander aux femmes enceintes et allaitantes de consommer au moins deux fois par semaine des poissons gras comme le saumon.
Une étude réalisée par l’ANSES, le ministère chargé de l’Agriculture et l’INRA, dans quatre régions côtières françaises, entre 2003 et 2006, avait déjà évalué les bénéfices et les risques de contamination aux métaux lourds, résultant d’une surconsommation de produits de la mer, pourtant riche en omégas 3.
En somme,consommer du poisson oui, mais il faut veiller à bien respecter les recommandations alimentaires et notamment éviter la surconsommation de ceux à forte teneur en métaux lourds comme l’anguille ou la carpe pour le PCB ou la lotte, le bar, le brochet ou encore le thon pour le mercure.