L’endométriose touche une femme sur dix, mais reste une maladie mystérieuse. Des chercheurs australiens ont découvert le facteur d’aggravation d’un symptôme, la douleur lors de rapports sexuels. L’exposition au liquide séminal favorise la prolifération de tissus utérins en dehors de l’endomètre, expliquent-ils dans l’American Journal of Pathology.
La dyspareunie (rapport sexuel douloureux) et les troubles de la fertilité sont deux symptômes courants de l’endométriose. Jusqu’ici, il était impossible d’expliquer en quoi l’activité sexuelle influençait la sévérité de la maladie. Une équipe de l’université d’Adélaïde (Australie) s’est penchée sur la question. Ils ont prélevé des cellules endométriales à des femmes malades et les ont greffées à des souris souffrant de déficit immunitaire sévère.
« Nos études en laboratoire ont montré que le liquide séminal – un composant majeur du sperme – accroît la survie et la croissance des lésions d’endométriose », explique le Dr Jonathan McGuane, principal auteur de l’étude. Quatorze jours après l’exposition, le volume des lésions était multiplié par huit, leur masse par quatre. Le liquide séminal favorise la prolifération des cellules épithéliales, mais il stimule aussi certains facteurs oncogènes.
« C’est une découverte importante, et elle soulève la possibilité que l’exposition de l’endomètre au liquide séminal puisse contribuer à la progression de la maladie chez les femmes, conclut le Pr Louise Hull, co-auteur de l’étude. La prochaine étape des recherches consistera à étudier les implications pour les femmes souffrant ou non d’endométriose. Nous devons appliquer ces résultats en laboratoire à la vraie vie, et déterminer si l’exposition au fluide séminal, qui survient naturellement pendant le rapport sexuel, augmente le risque que la femme développe une endométriose. Et si des modifications de l’activité sexuelle peuvent réduire la sévérité de la maladie chez les femmes souffrant d’endométriose. »