Stérilets et implants contraceptifs pourraient réduire les grossesses non désirées. Ces deux méthodes sont officiellement recommandées aux jeunes femmes par l’Académie américaine de pédiatrie (AAP) depuis plusieurs années. Mais les Américaines ont du mal à s’y fier. Former les professionnels de santé à en parler est une méthode efficace, si l’on en croit une étude parue dans The Lancet. Mieux informées, les femmes choisissent davantage les méthodes telles que les dispositifs intra-utérins (DIU).
Aux Etats-Unis, les grossesses non désirées posent un réel problème, puisqu’elles représentent 50 % des grossesses totales. Une équipe de l’université de Californie à San Francisco s’est penchée sur l’impact d’une approche ciblée : former les professionnels de santé des plannings familiaux à l’ensemble des moyens de contraception. Leur étude s’est tenue dans 40 centres du pays.
Dans la moitié d’entre eux, le personnel a poursuivi ses conseils habituels. Dans l’autre moitié, il a été formé à évoquer l’ensemble des méthodes contraceptives auprès des jeunes femmes. Pour évaluer l’impact de cette technique, 1 500 femmes (18-25 ans) ont été suivies pendant un an. Les chercheurs espèrent ainsi augmenter le recours aux contraceptifs plus efficaces (DIU, implant) et donc réduire le taux de grossesses non désirées.
Des femmes plus autonomes
« Aux Etats-Unis, la confiance des jeunes gens envers la pilule et les préservatifs est très forte, rappelle Cynthia Harper, co-auteur de l’étude. Il est important de parler aux femmes des méthodes qui fournissent une protection plus sûre (que la pilule et le préservatif) lorsqu’elles cherchent une contraception. Elles considèrent que les professionnels de santé sont une source d’information de confiance sur le contrôle de la reproduction ; il est donc particulièrement important qu’ils leur parlent de toutes les méthodes qu’elles peuvent utiliser. »
Former le personnel des plannings familiaux est efficace : 71 % des personnes formées ont parlé des stérilets et des implants, contre 39 % dans le groupe contrôle. Une meilleure information qui booste le recours à ces deux méthodes : 28 % des femmes du groupe intervention optent pour DIU ou implant, contre 17 % du groupe contrôle. Les premières expliquent se sentir plus autonomes lorsqu’elles sont bien informées.
Moitié moins de grossesses non désirées
Elles sont autonomes, mais aussi plus prudentes. En un an, le taux de grossesses non désirées est passé de 15 à 8 %. Mais ce recul n’est valable que chez les femmes qui se sont présentées au planning familial, et lorsqu’elles n’ont pas eu recours à un avortement avant de changer leur contraception. Dans ce dernier groupe, peu de femmes qui souhaitaient passer au stérilet ou à l’implant y sont parvenues. A un an, un quart d’entre elles sont tombées enceintes.
Les chercheurs soulignent que l’accès au planning familial n’est pas le seul facteur qui influence le type de contraception. La couverture santé compte également. Les dispositifs intra-utérins coûtent environ 1 000 dollars. Or, 38 % des femmes ne bénéficient pas d’une assurance. Ce qui pourrait expliquer le fossé séparant le recours au DIU en France et aux Etats-Unis : un quart des Françaises y ont recours, contre 9 % des Américaines.