C’était il y a cinq ans. Le scandale des prothèses mammaires défectueuses, vendues par la société varoise PIP, éclatait au grand jour, soulevant des inquiétudes pour près de 500 000 femmes qui en étaient porteuses dans le monde. Ces implants présentaient en effet un taux anormal de ruptures, et certains étaient emplis d’un gel douteux.
Dispositions européennes
Depuis, de nombreuses mesures ont été prises pour que de tels abus ne se reproduisent plus, avec un renforcement des normes de contrôle et de suivi des patients porteurs d’implants à l’échelle européenne.
Ces dispositions législatives prévoient de mieux encadrer les procédures de certification et de traçabilité des implants, mais également d’instaurer un dispositif de diffusion de l'information renforcé, pour mieux expliquer les risques aux personnes candidates à la chirurgie esthétique.
C’est dans ce contexte que la France a publié un décret ce 22 septembre, visant à renforcer le dialogue entre le praticien et le patient. Il prévoit d'améliorer la communication avant et après l’opération.
Un livret et une carte
Ce décret impose aux médecins de dispenser des informations à la personne qui souhaite réaliser une chirurgie esthétique ou à son représentant légal, non seulement sur les risques associés à la procédure opératoire, mais aussi désormais sur l’implant lui-même.
Les médecins devront notamment mentionner ses caractéristiques, sa durée de vie, si certains des produits qu’il contient sont destinés à rester plus de 30 jours dans l’organisme, et enfin, les complications liées à une éventuelle réintervention.
Ces données doivent être données lors de la première consultation, mais doivent, de plus, être consignées dans un livret remis au patient, à l’issue de ce rendez-vous.
Après l’opération, le patient recevra, comme c’était déjà le cas, une carte d’implant, qui résume une nouvelle fois la procédure et les caractéristiques de sa prothèse. Le livret d’information délivré préalablement vient donc compléter cette carte. Une copie est d'ailleurs signée par le patient ou son représentant, et conservée dans le dossier médical, en cas de complications futures.