A l’occasion de la Journée Mondiale de la contraception ce samedi, le laboratoire Bayer publie les résultats d’une enquête sur les perceptions des jeunes femmes, au sujet de la sexualité et des contraceptifs.
Âgées de 20 à 29 ans, les 5 912 participantes, issues d’Europe et du Canada, ont été interrogées sur l’idée qu’elles se faisaient de leur anatomie, des rapports sexuels et des moyens de contraception à leur disposition.
Informations contradictoires
Leurs réponses dévoilent un véritable paradoxe : alors que les femmes ont aujourd’hui accès à de nombreuses informations sur les contraceptifs, 2 sur 5 souhaiteraient obtenir plus d’explications. Certaines ont aussi de mauvaises représentations de la sexualité. Exemple significatif, 59 % des sondées pensent que la grande majorité des femmes ont systématiquement des rapports douloureux.
Ces connaissances erronées ne sont pas si surprenantes lorsque l’on sait que 20 % des femmes interrogées s’informent principalement sur les réseaux sociaux, sans forcément remettre en cause la pertinence de ce qu’elles y trouvent.
Pour le Dr Gilles Lazimi, médecin généraliste au centre municipal de santé de Romainville (Seine-Saint-Denis) et spécialiste de ces questions, s'informer uniquement sur le Web n'est donc pas suffisant.
Médecins et DIU
Pour aller à l’encontre des idées reçues sur la Toile, les professionnels de la santé ont un rôle important à jouer. D’autant qu’en France, les femmes se sentent globalement en confiance pour parler sexualité et contraception avec leur médecin traitant. Plus de 65 % affirment en effet se sentir à l’aise pour aborder ces sujets.
Néanmoins, l’enquête révèle que de nombreuses questions restent en suspens lors des consultations, notamment en ce qui concerne la contraception longue durée. 77 % des Françaises ne se sont jamais vues proposer le dispositif intra-utérin (DIU) par leur médecin. Aujourd'hui, seuls 5 % d'entre elles en portent un.
Pourtant, les DIU constituent un méthode de contraception plus fiable que la pilule et le préservatif. La solution pour vaincre les résistances viendra, selon le Dr Lazimi, en deux temps : d’abord en formant mieux les médecins à proposer et à poser cette contraception, ensuite en sensibilisant le public, grâce à des consultations plus adaptées.