Seules 5 % des Françaises ont recours à une contraception longue durée type dispositif intra-utérin, DIU (appelé communément stérilet), et 77 % d'entre elles n'ont jamais abordé la possibilité d'utiliser ce contraceptif avec leur médecin. Pourtant, une enquête menée par les laboratoires Bayer à l'occasion de la journée mondiale de la contraception ce samedi montre que si les professionnels de la santé proposent le DIU, 43 % des femmes optent pour cette méthode.
Souvent véhiculées sur le Web, les idées reçues subsistent au sujet des risques associés aux DIU. Elles contribuent à créer un climat de méfiance autour du dispositif. Cependant, la plupart de ces idées sont fausses.
Le point avec Dr Gilles Lazimi, généraliste au centre de santé de Romainville (Seine-Saint-Denis).
Les DIU augmentent le risque d'infections.
FAUX Si une personne est sujette à infection, on peut éventuellement lui conseiller une autre contraception, mais porter un DIU n'augmente pas le risque d'infections.
Les DIU sont incompatibles avec les anti-inflammatoires.
FAUX Il y a une trentaine d'années, une étude avait montré que le DIU perdait en efficacité lors de la prise d'anti-inflammatoires. Mais pour le Dr Lazimi, ces résultats sont incorrects. Il n'y a, selon lui, aucune preuve concrète que les anti-inflammatoires aient une quelconque incidence sur la contraception.
Les DIU augmentent le risque de stérilité.
FAUX « On ne peut plus se permettre d'appeler les DIU stérilet. Cela véhicule l'idée que le dispositif rend stérile », explique le Dr Lazimi. Or, dès lors que la femme veut devenir mère, il lui suffit d'aller faire retirer le DIU, en une consultation rapide, pour reprendre un cycle normal et pour pouvoir procréer.
Les DIU augmentent le risque de grossesses extra-utérines.
FAUX Là encore, le Dr Lazimi explique que la probabilité de grossesses extra-utérines n'est pas plus importante si la personne porte un DIU. Une fois qu'il est retiré pour permettre à la femme de procréer, il n'y a aucune incidence sur la grossesse. « Le DIU n'induit pas de complications futures », martèle le médecin.
Les DIU peuvent être donnés à des femmes souffrant de pathologies cardiaques ou respiratoires.
VRAI Le DIU est même particulièrement recommandé en cas de risque cardiovasculaire, car il n'interagit pas avec les autres médicaments. Il est aussi adapté aux fumeuses, comportant moins de dangers que la pilule pour ces femmes.
Quant à l'idée que la pose du DIU est douloureuse ou que le dispositif complique les rapports, il n'en est rien, pour peu qu'il soit posé convenablement. C'est le cas pour la grande majorité des femmes. Néanmoins, le Dr Lazimi estime qu'il faut mieux faire connaître le DIU aux femmes. Une formation plus approfondie pour les médecins et les internes est donc une priorité.