Quarante ans après la promulgation de la loi Veil, les Françaises ont encore un accès inégal à l’avortement. Et malgré des efforts de communication faits par le gouvernement ces dernières années, avec la promotion d’une plateforme Web dédiée, 4 personnes sur 10 estiment encore ne pas être assez informées au sujet de l’IVG.
A l’occasion de la Journée Mondiale de l’avortement ce lundi, Marisol Touraine, ministre de la Santé, a lancé deux nouvelles initiatives afin de renforcer l’information et le droit des femmes à cette procédure.
Un numéro national
En plus du site Web qui centralise toutes les informations « objectives » sur l’avortement, le ministère a ainsi choisi de lancer un numéro national d’information (0800 08 11 11) pour répondre aux doutes des Françaises, et pour lutter contre les idées reçues. Parmi celles-ci, 4 Françaises sur 10 pensent que l’on ne peut avorter qu’à l’hôpital, et 10 % croient que l’accord du partenaire est nécessaire (1).
Or, la communication sur Internet ne serait pas suffisante pour aller à l’encontre des ces idées. En effet, le Planning Familial a constaté que les Français préféraient s’informer sur l’IVG en discutant en direct avec une personne spécialement formée sur la question. Par ailleurs, les différentes Agences Régionales de Santé (ARS) avaient déjà mis en place des numéros à leur échelle, mais ceux-ci étaient parfois mal référencés, et la qualité de l’information variait d’une région à l’autre.
Le numéro national vise dont à promouvoir l’égalité d’accès à l’information des Françaises. Anonyme et gratuit, il pourra orienter les femmes vers un professionnel de santé ou un établissement proposant la procédure.
« Mon corps, mon choix, mon droit »
En parallèle, la ministre de la Santé a annoncé la mise en place d’une première campagne de communication portant sur le droit des femmes à disposer de leur corps. Des annonces dans la presse et des documents distribués dans les cabinets médicaux reprendront trois slogans : « Mon corps, mon choix, mon droit », « C’est ma vie, je choisis » et « Mon corps m’appartient ».
Une vidéo sera également diffusée sur les réseaux sociaux, pour partager des témoignages de quelques femmes, parmi les 220 000 qui avortent en France chaque année. L’idée : montrer aux Françaises qu’il n’y a rien de honteux à exercer ses droits.
(1) Sondage IFOP réalisé pour le ministère de la santé