Le programme de dépistage organisé du cancer du sein célèbre cette année ses 11 ans. A l’heure des préparatifs d’Octobre Rose – le mois dédié au cancer du sein –, c’est l’occasion d’un bilan sur une décennie de mammographies. Car si cette mesure n’entraîne pas l’adhésion des foules, elle a permis de faire reculer la mortalité par cancer du sein. En cause : le dépistage régulier, qui permet une détection et une prise en charge précoces des tumeurs.
Le dépistage organisé est généralisé depuis 2004. Le taux d’adhésion connaît une rapide progression parmi la population cible, les femmes de 50 à 74 ans. Mais en 2008, le rythme ralentit et tend plutôt vers la stagnation autour de 52 % de participation. En 7 ans, le taux de femmes répondant aux courriers d’invitation a marqué un point d’arrêt, malgré la multiplication des campagnes, dont le très médiatique Octobre Rose. On reste donc bien loin de l’objectif national, fixé à 80 % – et ce, malgré la prise en compte des dépistages individuels, qui concernent chaque année 10 à 15 % des femmes ciblées par le dépistage organisé.
A noter que l’adhésion varie fortement selon plusieurs critères, comme l’origine géographique, le niveau d’éducation ou le revenu.
Malgré tout, l’efficacité du dépistage organisé est bien réelle : entre 2005 et 2012, la mortalité par cancer du sein a baissé de 1,5 % tous les ans grâce à une prise en charge précoce. Et pour cause : lorsque la tumeur est détectée à un stade précoce, le taux de survie à 5 ans excède 90 %.
Les modalités du dépistage organisé du cancer du sein
Le dépistage organisé du cancer du sein s’adresse à un public bien spécifique : le plus exposé au risque de cancer du sein. Les femmes âgées de 50 à 74 ans sont invitées par courrier, tous les deux ans, à participer au programme. En effet, elles représentent la moitié des cas diagnostiqués. Les coordonnées des radiologues agréés sont jointes à cette lettre.
Au cours de l’examen, les femmes se soumettent à une mammographie (2 clichés, face et oblique, de chaque sein) ainsi qu’à un examen clinique, pris en charge à 100 % et sans avance de frais. Le dépistage organisé inclut une double lecture des clichés, par deux radiologues experts. En cas d’anomalie, un bilan diagnostique est effectué immédiatement.