Contrairement à la France, plusieurs pays offrent la possibilité aux femmes et aux hommes de congeler leurs propres ovocytes et leurs spermatozoïdes en prévision d’un projet parental ultérieur.
Maîtriser son horloge biologique, c’est permettre à des femmes de devenir maman au-delà des 40 ans, c’est-à-dire lorsque la fertilité naturelle décline. Basé sur la gratuité et l’altruisme, le système français interdit la conservation des gamètes pour raisons personnelles, à l’exception de la maladie.
Ce principe pourrait bien voler en éclats. Selon une information exclusive publiée sur le site de Libération, un décret en préparation « permettra aux hommes et aux femmes qui n’ont pas encore eu d’enfants de faire don de leurs gamètes, spermatozoïdes et ovocytes ».
Quatre ans de discussions pour une mesure apparemment anodine et de bon sens : encourager les dons. « Fin 2013, rappelle la journaliste Catherine Mallaval, 2 600 couples étaient en attente de spermatozoïdes ou d’ovocytes. Découragés et souvent prêts (quand ils en ont les moyens) à se rendre à l’étranger pour accomplir leur projet familial. »
Sur les 24 000 enfants qui naissent grâce à une aide médicale, 5 % le font avec une aide médicale. Le texte, que va signer dans quelques jours Marisol Touraine, devrait permettre de doubler le nombre de donneuses en le portant à 900.
Mais pour encourager les dons, - et c’est là, la grande nouveauté- le législateur a prévu une compensation. Celles et ceux qui donneront leurs gamètes pourront en conserver la moitié dans l’éventualité d’un recours personnel à une assistance médicale à la procréation. A la condition que la quantité de gamètes fournies dans le cadre du don soit suffisante .
Conscients de l’évolution de la société vers des projets parentaux plus tardifs et de l’augmentation du "tourisme médical" dans ce domaine, le Collège des gynécologues français s’était prononcé en 2012 en faveur de la congélation d’ovocytes. Cette proposition n’avait pas eu d’écho. Il arrive aujourd’hui avec un certain décalage.