Depuis le début des années 2000, les Françaises ont le choix entre deux méthodes de contraception définitive : la ligature des trompes ou la stérilisation tubaire par le dispositif Essure (voir encadré). Cette dernière, est la technique de stérilisation la plus récente. En passant par voie vaginale, elle permet d’éviter l’anesthésie et une incision. En France, 35 000 femmes ont choisi la stérilisation tubaire depuis 2002 (15 000 ont opté en 2010 pour la ligature des trompes).
Les femmes qui y ont recours ont plus de risque de développer des complications nécessitant des opérations chirurgicales comparé aux femmes optant pour la ligature des trompes, révèle une étude parue ce mercredi dans le British Medical Journal.
Un risque décuplé d’opérations
Ces travaux sont les premiers à comparer la sécurité et l’efficacité de ces deux techniques de contraception permanente. Pour ce faire, ils ont analysé les données de santé collectées entre 2005 et 2013 auprès de 8 000 femmes qui ont préféré la stérilisation par Essure et celles de 44 000 femmes ayant choisi la ligature des trompes.
Les chercheurs de l’université de Cornell (New York, États-Unis) se sont intéressés tout particulièrement au 30 jours suivant la stérilisation. Ils ont également évaluer le nombre de grossesses non désirées et le nombre d’opérations 3 ans après les interventions.
Les résultats montrent ainsi que la pose des micro-implants Essure est associée à un risque décuplé d’opérations. Selon les auteurs, ceci constitue « un risque grave pour les patientes ».
Par ailleurs, le risque de grossesses non désirées était similaire entre les deux méthodes. Les chercheurs précisent par ailleurs que les risques de tomber enceinte avec la méthode Essure est de une sur 100, un risque plus important que celui rapporté dans les précédents travaux. Ces derniers montraient un taux d’efficacité de plus de 99 %.
Depuis 2007, la Haute Autorité de santé recommande que cette méthode soit proposée en première intention chez les femmes autour de 40 ans.
Stérilisation à visée contraceptive
En France, la contraception définitive n’est légale que depuis la loi du 4 juillet 2001. Jusqu’à cette date, les médecins ne pouvaient pratiquer la stérilisation à visée contraceptive que dans un cadre thérapeutique. Dorénavant, toutes les personnes majeures peuvent demander une stérilisation à visée thérapeutique. La loi ne prévoit pas de condition d’âge, d’enfants ou de statut marital. Toutefois, elle oblige à respecter un délai de réflexion de 4 mois après la première consultation médicale. Si à l’issue de ce délai, la personne maintien sa demande, elle doit la confirmer par écrit.
La contraception définitive est une intervention chirurgicale. Elle doit donc être réalisée dans un établissement de santé (hôpital ou clinique) par un gynécologue. Une centaine de centres sont autorisés à pratiquer ces interventions.
Chez la femme, l’opération la plus courante est la ligature des trompes des trompes de Fallope. Elle peut se faire sous anesthésie générale ou locale selon la technique envisagée, le choix du médecin et de la patiente. Efficace immédiatement après l’intervention, le taux d’échec est quasiment nul. Par ailleurs, les complications post-opératoires sont rares. En cas de retard de règles, douleurs abdominales ou vertiges, il est important de consulter son médecin.
Depuis 2007, la méthode recommandée en première intention est l’insertion de deux micro-implants Essure à l’entrée des trompes par hystéroscopie (voie vaginale) sans anesthésie. Mesurant 4 cm, ce ressort provoque l’occlusion progressive des trompes. La stérilité n’est donc pas immédiate, c’est pourquoi durant 3 mois, les patientes doivent utiliser un moyen de contraception. Au terme de cette période, le gynécologue vérifie que l’occlusion est réalisée.
Malgré le récent cade légal, des gynécologues sont réticents à pratiquer ces interventions. Certains parlent de mutilation, quand d’autres (25 %) demandent l’avis écrit du conjoint avant de réaliser la ligature des trompes ou la pose d’un dispositif Essure.