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Spécificité humaine

Le lait maternel contient des molécules anti-inflammatoires

Par Julie Levallois

Le lait maternel est décidément plein de ressources. Il contiendrait des molécules uniques qui aident le système immunitaire à combattre inflammation et infection.

ANGOT/SIPA

Le lait maternel stimule le système immunitaire des nourrissons. Mais une étude parue dans Mucosal Immunology suggère qu'en plus de protéger des infections, l'allaitement pourrait améliorer les défenses contre les réactions inflammatoires. Les travaux n’ont été menés que sur des modèles précliniques, mais ils sont prometteurs.

Le lait maternel contiendrait, en plus des anticorps et des nutriments, des molécules bioactives qui combattent l’inflammation et les infections. C’est ce qu’a découvert l’équipe du Dr Charles Serhan, qui travaille au Brigham and Women’s Hospital de Boston (Massachussetts, Etats-Unis). « Trouver le réservoir de ces molécules a été une vraie surprise pour nous, reconnaît-il. Nous avons identifié certains de ces signaux moléculaires individuellement dans d’autres organes du corps humain, mais c’est la première fois que nous les observons tous ensemble dans un seul et même tissu. »

Pas dans le lait de vache

Sur des modèles animaux et cellulaires mimant une infection, les chercheurs ont mesuré le temps qu’il fallait pour que l’infection soit éradiquée. Au total, 20 molécules contenues dans le lait maternel permettent de combattre l’inflammation ou l’infection, mais aussi la douleur. Elles peuvent toutefois être affectées par l’état de santé de la mère. Lorsqu’elle est atteinte de mastite, une infection du tissu mammaire, les niveaux de bio-molécules sont bien plus bas dans le lait. Et ces molécules sont visiblement une caractéristique humaine puisqu’elles ne se retrouvent pas dans le lait de vache. Un résultat qui plaide encore une fois en faveur de l’allaitement, que l'OMS recommande jusqu'aux 6 mois de l'enfant.

« Le lait maternel humain possède de nombreuses propriétés protectrices importantes, estime le co-auteur Hildur Arnadottir. Cette étude élargit notre compréhension des bénéfices qu’il apporte. » Il faudra maintenant déterminer quelles implications ces travaux ont sur les nourrissons.