Puberté, accouchement ou encore allaitement représentent des étapes cruciales dans la vie reproductive des femmes. Les chercheurs s'intéressent depuis longtemps au lien entre ces « facteurs reproductifs » , qui constituent des changements physiologiques et hormonaux majeurs, et la santé des femmes sur le long terme.
Une équipe de l'université Imperial College à Londres a mené l'une des plus larges études d'observation sur le sujet. Elle a suivi, sur une moyenne de 12,9 ans, les données de santé de plus de 322 000 femmes, originaires de dix pays différents. Ses observations sont publiées dans la revue BMC Medecine.
Tout en prenant en compte la santé globale de la personne et son mode de vie, les chercheurs se sont penchés sur les grands moments de la vie reproductive de ces femmes, afin de déterminer s'ils jouaient un rôle dans la mortalité. Le développement de pathologies cardiovasculaires et de cancers a particuièrement été examiné.
Puberté et grossesse
Les chercheurs ont isolé plusieurs « facteurs reproductifs » qui auraient un impact. L'âge de la mère lors de la naissance du premier enfant a par exemple été associé à un risque plus faible de mortalité prématurée, si celle-ci a entre 26 et 30 ans au moment de la naissance. A 20 ans ou à plus de 31 ans, e taux de mortalité augmente. Mais d'autre facteurs, comme une puberté tardive, étaient considérés comme bénéfiques.
Les scientifiques se sont surtout penchés sur le développement de maladies mortelles, et l'impact de ces facteurs. Ainsi, ils montrent que les femmes qui avaient eu plus de deux enfants étaient moins à risque de cancer. De même, les données analysées indiquent que chez les femmes ayant pris la pilule, sans jamais fumer, la prévalence de cancers était moins importante.
En ce qui concerne les maladies cardiovasculaires, l'étude met en avant les effets protecteurs de la maternité et de l'allaitement. Le fait d'avoir ses règles après l'âge de 15 ans réduirait également le risque de développer ces maladies.
Changements hormonaux
Tous ces facteurs correspondent à des changements hormonaux très importants, qui peuvent expliquer le développement de pathologies.
En effet, ces résultats ne sont pas non plus une surprise : de nombreuses études avaient par exemple déja expliqué que la puberté précoce pouvait entraîner des pathologies cardiovasculaires ou des cancers hormono-dépendants.
Les chercheurs estiment cependant que leurs conclusions méritent d'être approfondies. Des nouvelles recherches pour comprendre l'impact précis des changements hormonaux sur les maladies doivent être poursuivies, selon eux.