C’est une décision judiciaire attendue. Le parquet de Paris s’est prononcé ce mercredi sur le lien entre le vaccin Gardasil, administré aux adolescentes contre le cancer du col de l’utérus, et le développement de certaines pathologies nerveuses. L’affaire a été classée sans suite.
A partir de 2013, le vaccin, commercialisé par le laboratoire Sanofi Pasteur, avait commencé à faire l’objet de plaintes devant la justice. L’une des premières victimes qui s’était fait connaître, Marie-Océane, est une jeune Landaise, qui avait perdu l’usage de ses jambes, suite à une sclérose en plaques.
Elle avait reçu deux injections du vaccin en 2010. Deux expertises avaient conclu que le Gardasil avait pu jouer un rôle dans son état, mais que des causes génétiques n’étaient pas non plus à exclure.
Cinquante femmes ont ensuite rejoint la procédure judiciaire. Toutes étaient atteintes de maladies auto-immunes diverses, dont le syndrome de Guillain-Barré, la sclérose en plaques ou le lupus, parmi les plus graves. Une enquête judiciaire avait donc été lancée afin de déterminer la part de responsabilité du vaccin dans le développement des pathologies.
Or, le parquet de Paris estime qu’il n’y a pas de liens directs entre l’injection du vaccin et les maladies constatées.
Une couverture vaccinale faible
La plus grande étude sur le sujet, publiée en septembre par l’Agence nationale du médicament (ANSM) et par l’Assurance maladie, s’était intéressée à 2,2 millions de jeunes filles âgées de 13 à 16 ans et rejetait l’association entre le vaccin et le développement d'une sclérose en plaques.
D’après les auteurs, l’effet protecteur du Gardasil contre le cancer du col de l’utérus compense largement les risques qu’il comprend. Néanmoins, la couverture vaccinale est encore très faible. En France, elle ne dépasse pas les 17 % (voir ci-dessous).
La décision de justice rendue ce mercredi pourrait peut-être rassurer certaines familles qui hésitaient à avoir recours au vaccin.
La vaccination du col de l'utérus
Plus de 3 000 femmes sont touchées chaque année par le cancer du col de l’utérus en France. Cette maladie est dans deux tiers des cas liée à une infection par papillomavirus. Un vaccin peut être administré en prévention, qui agit contre certains types de papillomavirus. C’est le cas du Gardasil.
Cette vaccination peut être proposée à toutes les jeunes filles de 11 ans à 14 ans, en deux ou trois injections. Néanmoins, un rattrapage est possible jusqu’à 19 ans. Il est fortement recommandé avant de commencer sa vie sexuelle, lorsque la jeune fille n’a pas été exposée au virus. Le vaccin est remboursé à 65 % par l’assurance maladie. Néanmoins, la couverture vaccinale n'est que de 17 % en France.
Les professionnels de santé recommandent également un frottis de dépistage tous les trois ans, pour les femmes à partir de 25 ans, dans la mesure où la vaccination ne protège pas à 100 % des risques de cancer.