A bas les préjugés. Tel est le mot d’ordre de la Fédération Française de Cardiologie (FFC). Son nouveau spot de prévention, réalisé par Maïwenn, insiste sur un élément souvent ignoré : le cœur des femmes est lui aussi exposé aux facteurs environnementaux. Le titre de ce court film est lourd de sens : « Préjugés ».
Dans ce spot de 50 secondes, deux personnages se sont face. Un homme obèse d’une cinquantaine d’années danse avec une femme plus jeune et mince. La mise en scène reflète intelligemment le poids des préjugés dans les maladies cardiovasculaires. En voix off, un homme rappelle le fardeau de ces pathologies : 400 décès quotidiens. La victime de ce couple de danseurs n’est pas celle qu’on attend.
Mieux reconnaître les signes
De fait, les maladies cardiovasculaires restent très souvent perçues comme l’apanage des hommes. Mais le beau sexe est lui aussi touché, bien qu’il reste mal dépisté et pris en charge tardivement. Les conséquences de ce retard sont graves, puisqu’elles affectent la récupération, voire la survie des victimes.
Si les femmes passent à côté des accidents cardiovasculaires, c’est aussi parce que les signes varient. Dans 40 % des cas, la douleur caractéristique dans la poitrine, qui irradie dans le bras gauche et la mâchoire, est absente. A l’inverse, on note plus souvent des nausées, des palpitations à l’effort, un essoufflement, une douleur au milieu du dos ou encore une fatigue anormale.
Hospitalisations en hausse
« Nous devons lutter contre un préjugé et informer les femmes que l’infarctus du myocarde n’est pas une maladie réservée aux hommes, insiste le Dr Claire Mounier-Vehier, présidente de la FFC dans un communiqué. Les infarctus chez les femmes de moins de 50 ans ont triplé ces 15 dernières années. »
Cette progression féminine effectue une courbe inverse par rapport aux hommes. Entre 2002 et 2008, les hospitalisations masculines pour infarctus du myocarde ont reculé de 8 %. Les admissions de femmes ont, en revanche, progressé de 18 %.
L’évolution du mode de vie est à l’origine de ces bouleversements. De plus en plus, les femmes adoptent les mêmes mauvaises habitudes que leurs congénères du sexe masculin : tabagisme, alimentation pauvre, stress, sédentarité. S’y ajoutent des paramètres qui leur sont propres, comme le cocktail détonnant entre pilule contraceptive et tabac.