La grossesse et le lupus ne forment pas un duo idéal. Les femmes atteintes de cette maladie auto-immune chronique sont plus à risque de complications au cours de la gestation. Leur organisme est directement touché, mais le fœtus aussi. C’est ce que conclut une étude parue dans Arthritis Care & Research et menée auprès de 13 600 femmes suédoises.
Les volontaires vivaient toutes leur première grossesse. Mais toutes ne présentaient pas encore des signes de lupus érythémateux systémique. Pour certaines, le diagnostic est arrivé jusqu’à 5 ans après leur accouchement. Et pourtant, même avant un diagnostic formel, l’effet délétère de cette maladie inflammatoire s’observe.
Les nouveau-nés aussi à risque
Dans la population générale, 5 % des femmes souffrent de pré-éclampsie – ou hypertension artérielle gravidique. Les patientes atteintes de lupus sont, elles, 16 % à être touchées. Celles qui ont développé les symptômes dans les deux ans suivant l’accouchement sont davantage exposées au risque de présenter cette complication. Les infections sérieuses suivent le même schéma, bien que le risque soit légèrement moins élevé.
Les enfants sont également affectés par la présence ou non d’un lupus chez la mère. Les nouveau-nés sont en moins bonne santé et ont tendance à contracter davantage d’infections dans leur première année.
« Nos résultats suggèrent que l’activité immunologique, comme les auto-anticorps, contribuent à ces complications même en l’absence d’un diagnostic formel de lupus, explique le Dr Julia Simard, principal auteur de l’étude. Nous tentons maintenant de comprendre pourquoi cela peut affecter le délai de diagnostic de lupus mais aussi ce que nous pouvons apprendre au sujet de complications comme la pré-éclampsie ou la naissance prématurée de manière générale. »