Le lait maternel possède bien des vertus, mais pas celle d’être suffisamment riche en vitamine D. C’est ce que rappellent des chercheurs canadiens du St. Michael's Hospital (Toronto), qui appellent à généraliser la supplémentation en vitamine D des bébés au cours de l'allaitement. Leurs travaux ont été publiés dans l’American Journal of Public Health.
Surrisque de 30 % à l'âge de 3 ans
Au cours de cette étude, les auteurs ont mesuré le taux sanguin de vitamine D de 2500 enfants âgés d'un à cinq ans, et ce pendant deux ans. Une partie du groupe a été supplémentée en vitamine D pendant l’allaitement, et l’autre, non.
Les résultats ont montré qu’au-delà du premier anniversaire de l'enfant, chaque mois d'allaitement était associé à un surrisque de 6 % de carences en vitamine D chez les enfants non supplémentés, par rapport aux enfants supplémentés.
Lorsque les enfants atteignaient leur deuxième anniversaire, ce surrisque atteignait les 16 %, (30 % à trois ans). Les chercheurs précisent que les résultats ne diffèrent pas si on ajoute des aliments solides à leur alimentation en plus du lait maternel.
Combler les besoins pendant l'allaitement
Les scientifiques rappellent que le lait maternel est source de nombreux nutriments nécessaires à la croissance des nourrissons. Pour autant, il ne contient pas assez de vitamine D, et un allaitement exclusif au cours de la première année de vie accroît les risques de maladies osseuses, tel que le rachitisme. C’est pourquoi les pédiatres recommandent déjà aux parents la dose de 400 unités internationales de vitamine D quotidienne, de la naissance jusqu’à un an.
Pour les auteurs, il faut que cette supplémentation se poursuive aussi longtemps que dure l’allaitement. Une recommandation qui se justifie d’autant plus dans les régions où le soleil manque en hiver, soulignent les scientifiques canadiens. En effet, ce sont les rayons ultraviolets du soleil qui permettent au corps de produire la vitamine D nécessaire à la bonne santé osseuse.