La ministre de la Santé, en déplacement en Guyane pour une tournée consacrée à l'épidémie de Zika dans la région, a confirmé ce samedi un premier cas de transmission du virus par voie sexuelle. Le couple concerné réside en Ile-de-France et la femme se « porte bien », a précisé l’entourage de la ministre. Elle n'a pas été hospitalisée et présente les signes classiques de la maladie.
En effet, si le virus Zika est particulièrement surveillé chez les femmes, puisque soupçonné d'être responsable de cas de malformations du fœtus, il est bénin pour les autres personnes. Les symptômes - éruption cutanée avec ou sans fièvre, fatigue, douleurs musculaires et articulaires, conjonctivite, maux de tête - disparaissent en général en 2 à 7 jours.
Entre le e janvier et le 19 février 2016, le virus a été identifié chez 66 personnes revenant en Métropole de zones touchées par l’épidémie, dont 5 femmes enceintes et 1 cas de complication neurologique, indique l'Institut de veille sanitaire.
Des précédents aux États-Unis
Mais il s'agit du premier cas avéré en France de transmission du virus à une personne sans que celle-ci ait été piquée par un moustique de type Aedes, vecteur de la maladie. Plusieurs autres cas de contamination par voie sexuelle ont été rapportés aux Etats-Unis au début du mois, ce qui a d'ailleurs amené Marisol Touraine à préconiser il y a une semaine l'usage du préservatif aux personnes exposées. Selon une étude américaine, le virus est détectable dans le sperme jusqu'à 62 jours après l’infection. Mais ce mode de transmission est toutefois jugé faible.
7 600 cas en Martinique
Selon le dernier bilan de l'Institut de veille sanitaire (InVS), arrêté au 24 février, 7 600 personnes ont été touchées par l'épidémie de Zika en Martinique depuis la découverte des premiers cas en décembre 2015. Contre 1 030 en Guyane, 389 en Guadeloupe et 58 à Saint-Martin.
Plusieurs mesures ont été annoncées, comme la prise en charge par la Sécurité sociale d'échographies supplémentaires pour les femmes enceintes. « Nous avons apporté des respirateurs supplémentaires pour pouvoir renforcer la capacité des hôpitaux en cas de réanimations nécessaires et six respirateurs ont déjà été livrés », a précisé la ministre de la Santé.