Les jeunes femmes sont de plus en plus sujettes aux troubles cardiovasculaires. Tel est le constat dressé dans le dernier Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire de l’InVS (Institut National de Veille Sanitaire), qui s’intéresse à la santé des femmes, alors qu’une journée mondiale leur est consacrée ce mardi 8 mars.
« Nous faisons face à une épidémiologie préoccupante, notamment chez les femmes jeunes, qui s’explique essentiellement par l’évolution de leur mode de vie avec l’adoption, depuis 30 ans, des mêmes comportements à risque que les hommes », notent les auteurs du BEH
Ces comportements à risque, qui augmentent les risques de maladies cardiovasculaires, sont bien connus : tabagisme, stress, sédentarité, mauvaises habitudes alimentaires, consommation d’alcool et de cannabis…
Au final, le nombre d’hospitalisations pour un infarctus du myocarde chez les femmes âgées de 45 à 54 ans augmente de 5 %, tous les ans - et ce depuis 2009 jusqu’en 2013. Entre 2002 et 2008, ces hospitalisations avaient déjà augmenté de 3 % par an. « Il est urgent que la population et les professions de santé s’intéressent davantage à l’hygiène de vie et aux mesures de prévention primaire », précise le Dr Claire Mounier-Vehier, présidente de la Fédération Française de Cardiologie.
Des symptômes différents
Pour autant, l’hygiène de vie qui tend à être de moins en moins « genrée », ne suffit pas à expliquer à elle seule la hausse des maladies parmi cette population. Le BEH rappelle ainsi que les femmes doivent faire face à « une exposition à des facteurs hormonaux spécifiques tout au long de la vie : contraception avec œstrogènes de synthèse ; grossesse avec ses risques thrombotique, vasculaire et métabolique ; ménopause avec sa phase de transition vasculaire et métabolique, migraine…
Ces facteurs de risque spécifiques s’accompagnent d’une symptomatologie caractérisée. En effet, dans le cas d’un infarctus du myocarde, les femmes ne ressentent pas forcément de douleurs thoraciques, ce qui peut engendrer un délai plus important d’appel au centre 15 par rapport aux hommes.
Bien que la mortalité soit en baisse chez les deux populations (hommes et femmes), les maladies cardiovasculaires restent la première cause de mortalité chez les femmes, devant le cancer.