La mode fait fureur aux Etats-Unis mais elle suscite l’inquiétude des médecins. Après le visage, les seins, le ventre, les hanches et les fesses, la chirurgie esthétique conquiert de nouveaux territoires du corps humain : le organes génitaux.
Pour les rendre design ou discret, les adolescentes ont de plus en plus recours à des opérations des petites lèvres. Elles étaient 400 à avoir subi une labiaplastie en 2015, soit une hausse 80 % par rapport à l’année précédente, souligne un article du Point en précisant que les jeunes filles représentent 2 % des patientes en chirurgie esthétique mais près de 5 % pour ce type d’intervention.
Pour faire redescendre la fièvre du "vagin parfait" et alerter sur les dangers de cette opération, le Collège américain des obstétriciens et des gynécologues vient de publier des directives à l’intention de ses membres. Les médecins sont invités à repérer les troubles d’ordre psychiatrique qui pourraient conduire les ados à ce type de demande.
Certaines pourraient souffrir de dsymorphophobie, c’est-à-dire une obsession à vouloir corriger des imperfections corporelles réelles ou supposées.
Les spécialistes doivent également rappeler que cette chirurgie comporte des risques. « Les lèvres ont beaucoup de terminaisons nerveuses, donc, après l'intervention, il peut y avoir une diminution des sensations sexuelles ou une insensibilité, des douleurs, des cicatrices », a confié au New York Times le Dr Julie Strickland, membre de ce Collège américain.
D’autres rappellent que la labiaplastie doit répondre à une demande médicale, comme des lèvres trop grandes et gênantes dans la vie quotidienne.
Mais la bataille s’annonce rude. Aux Etats-Unis, près de deux millions d’interventions esthétiques ont été pratiquées en 2015 avec une opération des fessiers toutes les 30 minutes !
Première publication : le 04 mai 2016