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Facteur de régulation

Maladies auto-immunes : pourquoi les femmes sont plus touchées

Par Audrey Vaugrente

Les inégalités entre hommes et femmes sont expliquées dans au moins un domaine : les maladies auto-immunes. Les hormones féminines inhibent un facteur clé dans l'immunité.

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Les femmes sont nettement défavorisées face aux maladies auto-immunes. L’exemple du lupus illustre bien ce déséquilibre entre les deux sexes : 80 % des cas touchent des patientes. Une étude parue dans le Journal of Clinical Investigation fournit une piste d’explication. La clé réside dans un organe qui contrôle les défenses immunitaires, le thymus.

Un facteur qui contrôle l’immunité

5 à 8 % de la population est touchée par des maladies auto-immunes. Chez les femmes en âge de procréer, elles constituent la cinquième cause de décès. Le déséquilibre est net en la matière : 4 femmes sur 1 000 sont atteintes de thyroïdite auto-immune contre 1 homme sur 1 000.

Pour résoudre les interrogations sur cette surreprésentation, les auteurs de cette étude française se sont intéressés à un facteur clé dans la tolérance immunitaire, l’Auto-Immune Regulator (AIRE). Ce facteur s’exprime moins chez les femmes que les hommes. Or, il contrôle l’expression d’antigènes spécifiques de tissus au niveau du thymus.

« Dans la mesure où le thymus est le site de la tolérance centrale, nous avons supposé qu’une comparaison entre mâle et femelle révèlerait des secrets sur les différences dans le mécanisme de tolérance, ce qui pourrait faire la lumière sur la susceptibilité féminine aux maladies auto-immunes », expliquent les auteurs.

L’œstrogène en cause

Les découvertes confirment l’hypothèse des chercheurs. Chez la souris femelle, après la puberté, le thymus exprime moins le facteur AIRE que chez le mâle. Lorsque le régulateur AIRE n’est pas assez exprimé, les cellules pathogènes sont moins bien éliminées par le thymus. Cela signifie que la tolérance immunitaire est moins bonne et que la susceptibilité aux maladies auto-immunes est accrue.

L’analyse de 48 thymus humains d’enfants pré-pubères, pubères et adultes a livré les mêmes résultats. Les hormones féminines sont bien en cause : les chercheurs ont montré qu’en traitant les cellules masculines avec de l’œstrogène, l’expression de AIRE est réduite dans le thymus.